Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Ils se sont tout dit...
«On se sent inutiles, il y a une désespérance face à l’arrogance de l’état», expliquait cet élu dernièrement. Usés par leur fonction, de plus en plus de maires jettent l’éponge à moins de deux ans de la fin de leur mandat.
Les maires de petites villes, parfois au bord du burn-out, sont tout aussi nombreux à se décourager. Et ne nous y trompons pas, lnombre de maires ayant quitté leur fonction depuis 2014 est en hausse de 55% par rapport à la précédente mandature. «Il y a des mois où je ne savais plus comment payer les employés», déplore ce dernier, qui a dû «tailler sur tout», y compris en «arrêtant les commémorations nationales», avant de finir par augmenter la taxe d’habitation. «Les communes ne sont qu’une variable d’ajustement financière aux yeux de l’état», critique cet ancien maire dont le village de 380 habitants a enregistré une baisse de 50% en cinq ans de sa dotation globale de fonctionnement, principale contribution financière de l’état aux collectivités. Et, selon l’observatoire des finances locale, la DGF représentait 14,8% des recettes de fonctionnement des communes en 2017, contre 21% en 2013. Malgré une légère hausse de son montant global en 2018, près de la moitié des communes ont vu leur dotation baisser cette année qui a réclamé mi-juillet la création «en urgence» d’un fonds spécial pour les communes les plus en difficulté. La suppression de la taxe d’habitation, qui représente 34% des recettes fiscales des communes, et la forte baisse des contrats aidés, considérés comme une bouffée d’oxygène dans les campagnes, ont encore accru les mécontentements. Mais c’est la refonte de la carte intercommunale en 2016, issue de la loi NOTRE, qui a suscité le plus de dissensions, les maires devant se plier à des fusions souvent coûteuses en temps et en énergie pour intégrer des intercommunalités de plus en plus grosses. «Demain, il ne restera plus au maire que le privilège de l’état civil et de l’écharpe», regrette encore celui-ci dans un témoignage récent. Sans compter que Parallèlement, la mission du premier édile n’a cessé de se complexifier, avec beaucoup de travail administratif et d’assistante sociale, et des indemnités très basses dans les petites communes. Et, du côté des administrés, les exigences n’ont pas diminué, au contraire... C’est donc dans ce climat d’incertitude que s’est déroulé l’assemblée des maires à Montbartier avec de nombreuses personnalités qui se seront exprimées à la tribune. Les différents thèmes abordés autour de leur président Francis Labruyère : sécurité et prévention, emploi avec les parcours compétences, cohésion sociale et protection des populations, santé, environnement, gestion des collectivités, habitat et construction, service au public, les élections professionnelles.