8 mois de prison avec sursis pour une mâchoire fracturée

Jeune militaire d’une trentaine d’années, Mr S. est entendu par le tribunal de grande instance de Montauban dans le cadre d’une affaire de violence.

Le 24 octobre 2017, lors d’un stage d’aguerrissement particulièrement difficile physiquement et psychologiquement, la hiérarchie des stagiaires constate qu’il y a eu vol de nourriture et dégradation de matériel. Il est donc demandé au responsable de se dénoncer au plus vite sous peine d’annuler la permission du week-end dont devait bénéficier tout le groupe. L’accusé qui soupçonne Mr B., un de ses collègues, d’être l’auteur du vol lui somme d’avouer ses actes. Face au refus de ce dernier, Mr S. perd son sangfroid et lui assène un violent coup de poing au visage. La victime est transférée à l’hôpital. Diagnostic : double fracture de la mandibule avec ITT de 15 jours et arrêt de travail de 12 semaines.

Des actes indignes d’un militaire

Appelé à la barre, Mr S. essaie d’expliquer ses agissements : « je vivais une période difficile. J’avais perdu ma mère quelques mois auparavant et j’étais jeune papa. Mr B. avait déjà volé de la nourriture et quand j’ai compris qu’il ne voulait pas se dénoncer, j’ai pensé que par sa faute, je ne pourrais pas voir mon enfant pendant le week-end. Dans le contexte particulier du stage, j’étais à bout de nerf et j’ai perdu le contrôle de moimême.

Lorsque l’avocate de la victime prend la parole, elle insiste sur le fait que de tels agissements ne sont pas dignes d’un militaire. Le procureur, à son tour, met en lumière la violence du coup porté et requiert 2 mois de prison avec sursis et 500 € d’amende.

Avec un casier judiciaire vierge, l’accusé sera jugé coupable et condamné par Mme le juge à 8 mois de prison avec sursis. Suite à sa demande, les faits et la condamnation n’apparaîtront pas au bulletin n°2 du casier judiciaire, ce qui ne nuira pas à sa carrière en tant que militaire.