Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Le retour des bronzés
Interdire sans attendre toutes les cabines de bronzage ! C’est la proposition choc que vient de formuler, à l’issue d’une enquête fouillée, L’ANSES : agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail. Ouf ! Dans son rapport rendu début octobre au ministère de la santé, celle-ci estime qu’en France les rayons UV artificiels sont à l’origine chaque année d’au moins 382 mélanomes, l’un des cancers les plus mortels : 20% à cinq ans de taux de survie. Difficile pour Agnès Buzyn de s’asseoir sur ces recommandations. Sauf que, le puissant syndicat national des professionnels du bronzage rappelle à Bercy que 22 000 personnes perdraient leur emploi si l’on ferme les 55 600 cabines-rôtisseuses, lesquelles génèrent un chiffre d’affaire annuel de 231 millions d’euros. C’est chaud… Voila neuf ans, le centre international de recherche sur le cancer a classé les UV artificiels cancérigènes, certains pour l’homme. Les cancérologues réclament la fermeture des centres de bronzage. Une initiative allant dans ce sens, venue en 2015 du sénat, a été tuée dans l’oeuf par la commission des affaires sociales de l’assemblée nationale. Très présent à Bruxelles, le lobby du bronzage artificiel a également réussi à endiguer toute réglementation européenne. Après le coup de semonce du Circ, la France a tout de même rendu obligatoire les lunettes de protection, limité la durée d’exposition et interdit l’accès aux mineurs. Hélas ! Selon le dernier contrôle de la répression des fraudes, 63% des 982 établissements inspectés ne respectent pas ces règles… C’est peut être parce qu’ils essaient de sauver leur peau?
PS : Le bronzage, on est sur, l’alcool on est sur, le tabac on est sur, mais c’est le glyphosate que l’on interdit parce que l’on a un doute. Allez comprendre…