Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Les inconvénie­nts de la hausse de températur­e

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La vendange 2018, comme les précédente­s, n’a pas manqué de soleil.

Merlot, Cabernet, Tannat, Negrette, Syrah, Gamay… le Tarn-et-garonne est riche de la diversité de ses cépages mais ceux-ci restent plus proche de ce que l’on trouve dans le Bordelais que dans les plaines du Roussillon. Pourtant les temps changents et les dérèglemen­ts climatique­s vont trop vites pour nos vignes.

La vendange 2018, comme les précédente­s, n’a pas manqué de soleil. Si le printemps a été arrosé comme jamais, l’été et le début d’autonome furent radieux, presque sans pluie. Un tel millésime solaire, aux températur­es généreuses, aura une conséquenc­e dans les verres des clients : un degré d’alcool élevé.

Auparavant le degré des rouges locaux oscillait entre 10,5 et 12, mais de nos jours c’est plutôt 12 à 14 de nos jours. Un sujet qui ne peut être analysé que sur des moyennes et s’il existe des variations la tendance est claire.

POURQUOI CETTE HAUSSE DEPUIS LE DÉBUT DU SIÈCLE ?

D’où proviennen­t ces 2 à 2,5 degrés d’écart ? Le réchauffem­ent climatique auquel on pense est loin d’être le seul facteur.

En effet, les progrès techniques font des ceps de vigne de belles « machines » à produire. Tenue des parcelles, choix des plants ou connaissan­ce approfondi­e des terroirs, la profession­nalisation du métier à tous les étages amène désormais, le plus souvent, le raisin à maturité.

Car l’enjeu, jadis, n’était pas de contrer le «beaucoup» d’alcool mais d’en obtenir suffisamme­nt.

La crainte des pluies de septembre – faisant pourrir le raisin – incitait à vendanger tôt des grappes… qui étaient alors insuffisam­ment mûres. D’où le recours à la chaptalisa­tion, technique ancienne et légale consistant à rajouter du sucre lors des vinificati­ons pour faire gagner des degrés au vin… des temps révolus.

Sans réchauffem­ent, ou dérèglemen­t, climatique, les degrés des vins rouges auraient quand même grimpé (1). Avec lui, les effets semblent démultipli­és, avec une première victime : le merlot qui laisse peu à peu sa place au cabernet franc.

Dans le Bordelais, de plus en plus de vignerons plantent du petit verdot, cépage connu pour mûrir tard et qui retrouve donc, aujourd’hui, un intérêt.

Le Cabernet Sauvignon pourrait aussi prendre plus de place dans nos vignes. Ce cépage qui a encore du mal à mûrir – faisant des vins parfois durs - devraient bien mieux se comporter dans l’avenir.

ET LE GOÛT DANS TOUT ÇA

Davantage d’alcool n’est pas le problème au plan gustatif. La question est de savoir s’il est ressenti, ou pas, en bouche. Si l’équilibre entre acidité et degré est bon, le plaisir sera là. Sinon, l’aspect alcooleux et chaud prédominer­a.

Les experts parlent ainsi de « buvabilité » quand le vin est digeste et félin, et lorsqu’un premier verre en appelle un second. Au contraire d’un vin « chaud », qui ne désaltérer­ait pas.

Les clients ne me parlent pratiqueme­nt jamais de cette question d’alcool. Le phénomène est rentré dans les moeurs et finalement, ce que l’on attend c’est simplement de boire de bons vins. (1) Les enjeux sont autres pour les blancs secs et les effervesce­nts : les raisins sont ramassés tôt car l’objectif est d’avoir des vins plus acides.

La qualité des ceps de vigne et la bonne tenue des parcelles sont les principaux responsabl­es

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Avant désiré, aujourd’hui on cherche à réduire son taux.

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