Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Violence : elle maîtrise son fils avec un taser

Les tensions au sein du cercle familial donnent parfois naissance à des scènes de violence qui se terminent devant le tribu- nal correction­nel. C’est le cas de Mme C. et de son fils Mr A., tous deux entendus pour des faits de violence.

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La première plainte concerne Mme C. qui poursuit son fils suite à des événements qui ont eu lieu le 25 mai dernier. Lors d’une dispute avec sa mère, Mr A., âgé de 21 ans, s’énerve, commence à l’insulter, à lui lancer des objets et finit par l’attraper par le cou. Le jeune frère qui assiste à la scène, essaie de s’interposer entre les deux et finit par être frappé également par Mr A.

La seconde plainte concerne Mr A. qui reproche à sa mère de l’avoir agressé avec un taser suite à une dispute le 7 août 2018. Ce jourlà, Mr A. veut récupérer un vêtement dans une pièce de la maison mais celle-ci est fermée à clef. Il demande à sa mère de l’ouvrir mais elle refuse. Il commence alors à s’énerver et à donner des coups de pied dans la porte. Mme C. se précipite alors dans sa chambre, s’empare d’un taser et s’en sert pour maîtriser son fils.

“JE NE SAVAIS PLUS COMMENT FAIRE”

A la barre, le jeune homme tente de s’expliquer et déclare qu’il n’a pas essayé d’étrangler sa mère : “je l’ai juste saisie à la gorge et je l’ai poussée”. “Et vous trouvez normal d’attraper votre mère par le cou ?” lui répond Mr le président Dominique Lenfantin.

Présente également, la mère explique que ce n’est pas la première fois que son fils est violent avec elle et qu’elle a déjà fait une main courante. “Depuis la séparation avec mon ex-mari, mon fils vivait avec son père à Paris. Quand il a souhaité venir vivre avec moi et son frère, les tensions ont commencé à apparaître”. En ce qui concerne les faits du 7 août, le fils précise que sa mère a fait usage du taser avant même qu’il ne commence à lui lancer des objets. Mr le juge s’interroge tout de même sur la légitimité de la mère à posséder un taser : “vous ne pensez pas qu’il existait d’autres moyens pour apaiser la situation Mme C. ?” “Ce taser, c’est ma mère qui me l’a donné car elle avait peur pour ma sécurité et je m’en suis servi car je ne savais plus comment faire pour gérer la violence de mon fils” répond Mme C.

Depuis ces événements, Mr A. n’a plus de contact avec sa mère et son frère et était sous une interdicti­on de revenir à Montauban. Malgré ça, le jeune prévenu est revenu vivre à Montauban et y travaille comme serveur. Il a également tenté de rentrer en contact avec son jeune frère à la sortie de l’école. Mr le juge, légèrement agacé, lui explique qu’il doit respecter la loi. C’est alors que Mr A. craque et se met à sangloter: “mes parents étaient violents entre eux et ma mère aussi se faisait du mal. Je suis allé voir mon frère car il me manque...”

UNE VIOLENCE RÉCURRENTE

Lors d’une expertise psychiatri­que, les médecins ont diagnostiq­ué une forte impulsivit­é chez le prévenu. “Etes-vous conscient de votre impulsivit­é ? “demande Mr le juge. “Oui” “Alors comment réagissezv­ous face aux clients désagréabl­es et à votre patron qui vous réprimande ?” “Je prends sur moi car c’est plus facile avec les gens que l’on ne connaît pas”.

Au moment de prendre la parole, l’avocate de Mr A. lâche une “bombe” : “ce que mon client à essayer de dire à la barre, c’est qu’il a souvent vu ses parents faire preuve de violence l’un envers l’autre et que sa mère était dépressive, à tel point qu’il a dû lui porter secours alors qu’elle venait de se pendre à son domicile”. Propos qui provoque une vive réaction chez la partie civile et aussi dans l’assemblée.

Malgré un climat de tension, la mère et le fils semble souhaiter renouer le dialogue et mettre fin à toute cette violence : “j’espère pouvoir te reparler à nouveau maman” ajoute Mr A. à la fin de l’audience.

Jugés tous les deux coupables des faits qui leur sont reprochés, Mr A. sera condamné à 70 h de travaux d’intérêt général et à un mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve avec une obligation de se faire soigner et d’indemniser sa mère et son frère. Mme C., quant à elle, sera condamné à un mois de prison avec sursis.

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