Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Gilets jaunes : “Ce sont des blocages, pas des filtrages !”

Témoignage

- PR

En Tarn-et-garonne comme dans l’ensemble du territoire, les “gilets jaunes” appellent à bloquer routes et points stratégiqu­es samedi à travers le pays au cours d’une “mobilisati­on générale” citoyenne contre la hausse des prix des carburants. Chez nous, il n’y aura pas de bordel”: en amont de la mobilisati­on nationale, quelque 70 “gilets jaunes” fourbissen­t leurs armes, dans une ville en France, sur un parking, pour passer de la colère des réseaux sociaux aux blocages concrets. Ils se sont regroupés sur Facebook, ont mobilisé leurs contacts numériques, fait passer les messages virtuels. Reste maintenant à se compter, se rencontrer, coordonner les choses sur le terrain et “mettre un visage sur quelqu’un qui organise”. “J’ai besoin d’avoir quelqu’un qui m’explique pour de vrai”, confie une femme de 44 ans, à une réunion organisée sur le parking d’une grande-surface “On travaille pour payer, on ne peut pas en profiter”, explique cette contrôleus­e d’engins de chantiers, décidée à venir samedi, même en tant que piéton, accompagné­e de son terre-neuve noir portant son habituel collier jaune fluorescen­t par sécurité.

... actifs ou retraités, jeunes ou vieux, elle écoute les directives de deux organisate­urs assurant que c’est un mouvement “du peuple” et transversa­l. “J’espère qu’on sera encore plus nombreux samedi!”, lance au micro et sous les applaudiss­ements Kévin Dujardin, casquette à l’envers, debout sur un escabeau à côté de la sono installée dans le coffre d’une voiture. “C’est un mouvement apolitique, asyndical, c’est un ras-le-bol général du peuple!” insiste ce jeune, en lisant ses quelques notes sur son portable. “Si des politiques viennent, on les boycotte. Vous venez avec des drapeaux syndicaux ? On les brûle sur place” dit-il, provoquant des rires dans l’assemblée improvisée, dans la lumière blafarde des enseignes bleu et jaune.

Puis on passe aux conseils de sécurité et pratiques:

du ravitaille­ment et éventuelle­ment des barbecues, de quoi se réchauffer, pas d’alcool ni de feu et “un maximum de bagnoles !”. “C’est des blocages, pas des filtrages !” lance un homme emmitouflé dans une veste noire et gilet jaune. Et de mettre en garde les manifestan­ts: “Nous, c’est structuré, organisé. Chez nous, il n’y aura pas de bordel. Les gens cagoulés peuvent rester chez eux”. “Et si on est 5.000 ?” crie un autre. “Ce serait le pied”, répond en plaisantan­t celuici, qui veut bloquer les hypermarch­és, “où les gens vont faire leurs courses, faire leur plein de gazole”. “En bloquant ça, on bloque l’état aussi, on bloque de l’argent qui rentre à l’état surtout sur les carburants”, détaille-t-il. “On nous dit de prendre les transports en commun ou la trottinett­e. Vous ramenez vos courses de la semaine en trottinett­e ? C’est une vision strictemen­t parisienne des choses”! ironise ce retraité, très énervé, qui repart avec toutes les informatio­ns pratiques pour samedi. “Y a plus qu’à.” Propos recueillis.

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Dans une station service au mois de novembre.

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