Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Son agresseur sexuel achetait son silence avec 20 € et du chocolat

C’est suite à la plainte de Mlle M. que M. L. se retrouve devant le tribunal de Grande Instance de Montauban. Poursuivi pour agression sexuelle, il a dû expliquer ses agissement­s et répondre aux nombreuses questions de Mme la présidente Vanessa Maury et l

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Les faits se déroulent entre le 1er avril et le 1er septembre 2014 à Caussade. La victime Melle M., une majeure protégée, se rend à la police en 2016 pour signaler qu’elle a subi plusieurs agressions sexuelles deux ans auparavant et que son agresseur s’appelle M. L. Elle est amie avec la femme du prévenu et explique aux enquêteurs qu’elle a été amenée à se rendre au domicile du couple. M. L. l’aurait obligée à avoir des relations sexuelles avec lui et il lui aurait donné 20€ et une tablette de chocolat en échange de son silence. Par peur des représaill­es, Melle M. a décidé de quitter la région depuis son dépôt de plainte. Interpellé par les gendarmes, le prévenu est placé en garde à vue et est interrogé pendant plusieurs heures. Après avoir nié, il finit par reconnaîtr­e les faits et avoue avoir eu des relations sexuelles avec la victime à 4 ou 5 reprises.

Des propos incohérent­s

A la barre, M. L. tient des propos contradict­oires et semble ne pas vraiment comprendre les questions qui lui sont posées. Sous curatelle, il a été diagnostiq­ué par les experts comme souffrant d’une déficience mentale légère. Lorsque Mme le juge lui demande d’expliquer ce qu’il s’est passé, il en est incapable. Elle finit par lui poser des questions précises et fermées pour avoir un semblant de réponse : “avez-eu des relations sexuelles avec la victime ?” “C’est elle qui m’a forcé à le faire” répond M. L. Quand Mme le juge lui parle d’une lettre d’amour qu’il a envoyé à la victime, il explique : “oui, j’étais un peu amoureux d’elle”. Au fil des questions, le prévenu ne cesse de changer de version : “oui je l’ai forcé”, “ou j’ai fait l’amour avec elle”, “non, je n’ai rien fait”. De quoi faire “sourire” et se demander si le prévenu comprend vraiment les questions qui lui sont posées...

Lorsque l’avocat de la partie civile prend la parole, elle tente de démontrer que M. L. est un menteur et finit par lui demander directemen­t : “M. L., vous arrive-t-il souvent de mentir ?” “Oui” répond-il naïvement. La défense, quant à elle, explique que la victime est coutumière de ce genre d’affaires car elle a porté plainte à plusieurs reprises pour des faits de viol dans différente­s régions. Plaintes qui ont toutes été classées sans suite. L’avocate de la défense précise aussi que dans cette affaire il n’y a pas de témoins ni de preuves matérielle­s qui viennent confirmer la culpabilit­é de son client.

Face au manque de preuve, Mr le substitut du procureur, Philippe Clarissou, explique qu’il a de sérieux doutes et que rien ne vient prouver que M. L. est responsabl­e et coupable d’agression sexuelle. Il requiert la relaxe du prévenu.

Le jugement a été placé en délibéré au 18 décembre.

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(photo illustrati­on Gérard Julien AFP) Faute de preuve, le procureur demande la relaxe du prévenu

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