Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
MACRON DEMISSION !
Ce que les gilets jaunes reprochent à Macron, d’autres l’ont reproché à Sarkozy puis à Hollande : les trois sont accusés de favoriser les riches au dépend des pauvres. En 2007 : le bouclier fiscal. La gauche a reproché à Sarkozy de sacrifier les intérêts du pays à ses amis les riches. C’était lui prêter un grand sens de l’amitié. Mais, après tout, pourquoi pas ? En revanche penser qu’il ait pu sacrifier son propre intérêt à celui de ses amis serait étonnant ! Son intérêt ne faisait guère de doute : laisser une trace dans l’histoire et surtout se faire réélire. Comment y parvenir ? En faisant reculer le chômage et la pauvreté. Donc, en satisfaisant les plus nombreux et non les plus riches qui électoralement ne pèsent guère et de toute façon auraient voté pour lui. Il a échoué. Mais, qui peut croire qu’il l’ait fait exprès pour faire plaisir à quelques uns ? Souvenez-vous de la loi El Khomri sous Hollande. Tollé à gauche. Le Président accusé, comme son prédécesseur, de prendre le parti des riches contre les pauvres. Mais, pourquoi aurait-il sacrifié les intérêts de son pays et le sien à des riches qui n’étaient pas ses amis ? C’est maintenant le tour de Macron, baptisé, une bonne fois pour toutes, le Président des riches. Mais, qui peut croire qu’il va sacrifier son propre intérêt à quelques milliardaires ? Il serait plus avantageux pour lui, et surtout plus reposant, de satisfaire le plus grand nombre. Pourquoi ne le fait-il pas ? Parce qu’il a le sentiment que cela pourrait aboutir à une catastrophe économique, sociale, écologique… On peut être en désaccord avec lui, mais lui reprocher, comme le font les gilets jaunes, de sacrifier volontairement les pauvres et les classes moyennes, soit 90% des électeurs, est une véritable ânerie. Le propre de la démocratie c’est qu’un chef d’état, à supposer même qu’il n’agisse que par intérêt personnel, a intérêt à gouverner au mieux des intérêts du plus grand nombre. Les mesures fiscales en faveur des entreprises prises par Hollande et Macron, et qui les rendent impopulaires.ce n’est pas dans leur intérêt mais celui des français y compris des plus pauvres. Est-ce l’intérêt des français de laisser le climat se dégrader et les pollutions se développer. Bien sur que non. Alors taxer les carburants n’est pas non plus l’intérêt de Macron, qui n’en est que plus détesté. Les procès successifs faits à nos trois derniers Présidents sur ce sujet sont dépourvus de pertinence. Ce qui n’empêche pas de les combattre politiquement, mais devrait dissuader ce déferlement de haine vis-àvis d’eux et de bonne conscience vis-à-vis de soi. A l’heure où j’écris, je ne sais ce qui va se passer ce samedi ? Mais ce n’est pas de déferlement de colère aveugle dont nous avons besoin mais de lucidité. Je me dis que beaucoup ont du sécher leurs cours d’histoire, car elle nous rappelle qu’après la révolution : ce fut la Terreur…