Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Un chagrin d’amour qui tourne mal
M. V a été entendu par le tribunal correctionnel de Montauban vendredi dernier pour des faits de violence sur son ex-conjointe avec incapacité.
Nous sommes le dimanche 4 mars 2018. Il est aux alentours de 6h lorsque le prévenu entend quelqu’un sonner chez lui. Lorsqu’il se rend compte qu’il s’agit de Mme R, son excompagne, il décide de ne pas ouvrir. Celle-ci insiste et il finit par ouvrir. Le ton monte rapidement entre les deux protagonistes qui finissent par en venir aux mains. Bilan de l’altercation : 3 jours D’ITT pour Mme R et un jour D’ITT pour M. V. Les deux décident de porter plainte le lendemain auprès des gendarmes. Même si chacun reconnaît les faits, les versions de l’altercation change entre les deux.
“JE NE SUIS PAS FIER DE CE QUE J’AI FAIT”
A la barre, M. V précise qu’il n’a pas reçu de gifles de la part de Mme R mais des coups de poing. Il explique aussi qu’il a manqué de discernement et qu’il a régi violemment car ses enfants, présents lors de l’altercation, étaient apeurés. “Je ne suis pas un violent de nature. Il était très tôt, mes enfants avaient peur, j’ai mal réagi. Je ne suis pas fier de ce que j’ai fait”. Ce à quoi il ajoute : “Mme R m’envoie encore des mails et des SMS insultants. J’aimerais ne plus avoir de contact avec elle”.
Présente aussi à l’audience, Mme R reconnaît avoir sonné avec insistance mais se dépeint comme une victime : “j’ai été victime de manipulation pendant 3 ans et lui aussi m’a envoyée des mails insultants. C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité”.
LE VERDICT
Au moment de prendre la parole, Mme la vice-procureur, Véronique Benlafquih, dépeint le prévenu et la victime comme un couple délétère. “S’il étaient des adultes matures, ils auraient arrêté d’avoir des contacts. Mme R n’est pas seulement une victime, elle est aussi actrice dans cette altercation”. “Elle a fait la démarche de débarquer au domicile du prévenu à 6h et a sonné à sa porte pendant une quinzaine de minutes. Aucun chagrin d’amour ne justifie ce genre de comportement”.
Sans aucune condamnation au casier judiciaire, M. V sera condamné à une peine de deux mois avec sursis et devra verser 1500 € à Mme R pour réparer le préjudice moral.