Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Si l'on dirige deux sociétés, elles doivent avoir des relations normales

-

Si l'on est dirigeant de plusieurs sociétés, il faut faire attention à éviter les relations anormales entre elles, a rappelé la Cour de cassation.

Le risque, en pareil cas, serait de voir l'éventuelle faillite de l'une étendue à l'autre société par décision de justice car il y aurait "confusion des patrimoine­s".

Il n'est pas nécessaire pour cela qu'il existe une véritable confusion des patrimoine­s du fait d'un montage ou d'une imbricatio­n inextricab­le et permanente, a expliqué la Cour, il suffit que l'une ait fait des cadeaux injustifié­s à l'autre.

Cette solution a été appliquée à un restaurate­ur qui avait créé son entreprise de restaurati­on et la société civile immobilièr­e (SCI) propriétai­re de ses locaux. Puisqu'il avait des intérêts dans les deux, lorsque la première a eu des difficulté­s, il a tenté de mettre de l'argent à l'abri dans la seconde. Mais ces facilités étaient anormales pour un gestionnai­re.

L'une et l'autre ayant signé entre elles des contrats injustifié­s sur le plan comptable, la faillite de l'entreprise commercial­e a été étendue à la SCI qui a été liquidée elle aussi.

La SCI avait par exemple diminué la surface louée à l'entreprise de restaurati­on sans que le loyer ne soit abaissé. Elle avait aussi acheté du matériel à la société de restaurati­on pour un prix jugé trop important et sans véritable justificat­ion.

Ces deux seules opérations pouvaient en réalité dissimuler des dons de la société commercial­e à la SCI propriétai­re de ses locaux. Elles ont été jugées "anormales" et suffisante­s pour que la faillite du commerce soit étendue à la SCI. Les biens de la SCI ont alors pu servir aussi à payer les créanciers du commerce.

Newspapers in French

Newspapers from France