Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Gilets Jaunes À la mi-temps du Grand débat
À mi-chemin du Grand débat, le Président de la République tente de reprendre la main face à un mouvement qui se radicalise alors que les revendications qui remontent du Grand débat, pouvoir d’achat et justice fiscale, comportent des exigences difficiles à concilier.
Le mouvement des Gilets jaunes arrive à un tournant alors que l’opinion publique semble se lasser. La petite phrase du comédien François Berléand « ils me font chier, les gilets jaunes » n’a surpris personne.
Les maires et les commerçants des villes touchées par 13 samedis de manifestations ont dit la même chose au Premier Ministre. « Nous en avons ras le bol » a expliqué Jean-luc Moudenc, maire de Toulouse et président de l’association des villes de France.
Des interventions approuvées sur les réseaux sociaux et dans l’opinion alors que les commentaires contre ce mouvement n’étaient pas monnaie courante.
Du côté des Gilets jaunes, la mobilisation faiblie. Ce fut le cas samedi dernier et ceux qui défilent se radicalisent dans les comportements. En marge des cortèges de Gilets jaunes défilant un peu partout en France, de violents affrontements ont opposé militants de l’extrême droite et de l’extrême gauche.
Le mouvement a du mal à se structurer et Ingrid Levasseur a finalement renoncé à créer une liste Gilets jaunes aux Européennes. Idem avec la création d’un parti par Jacline Mouraud.
Changement d’attitude de l’opposition : Marine Le Pen a condamné violences et dérapages. Quant à la droite et au PS, ils participent au Grand débat.
La contestation est née dans la rue mais grandi au travers d’un Grand débat qui infuse avec 6000 réunions locales et 800 000 réunions locales. Un maire sur deux a renvoyé des cahiers de doléances et la boîte à idées du conseil économique social et environnemental (CESE) a réuni 31 044 participants.
Pour ce qui est de l’exécutif, la cote remonte après la promulgation de la loi anticasseur bien reçue dans l’opinion.
Pour autant, l’élysée, on se garde bien de crier victoire. Le tournant rassure, la lecture des contributions donne une meilleure visibilité sur l’après 15 mars, date de fin programmée du Grand débat. Certes nous sommes à un tournant mais le crash-test est au bout de la ligne droite.
Le mouvement des Gilets jaunes s’essouffle mais ses revendications initiales, centrées sur le pouvoir d’achat et la justice fiscale sont omniprésentes dans le Grand débat.
Le mouvement des Gilets jaunes est multiple, il concerne un large éventail qui va de l’extrême droite à l’extrême gauche et cela se voit. Quatre revendications reviennent de façon massive et unanime :
- la demande d’exemplarité et la réduction des dépenses et salaires pour élus et hauts fonctionnaires sont appuyées par le Président. Reste que le degré d’exigence est maximal.
- La suppression de L’ISF - Le rétablissement de présence humaine et refus de la numérisation de services publics en milieu rural.
- La création de postes et investissement massifs dans la sécurité, l’hôpital et l’école.
Des revendications totalement contradictoires avec la demande de baisse d’impôts formulée dans les mêmes doléances. Mais cela s’avère aussi incompatible avec la politique de baisse des dépenses.