Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Permis de conduire, la réforme qui fait parler d'elle

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Un rapport parlementa­ire de la députée du Gard (LREM) Françoise Dumas, remis le 12 février au Premier ministre, propose des pistes pour réformer le permis de conduire, examen jugé trop coûteux et long à obtenir. “Nous voulons garantir dans le temps et sur tout le territoire une formation de qualité et accessible, en termes de coûts et de délais”, résume-t-elle. Petit aperçu de ce qui pourrait changer à l’avenir.

La parlementa­ire propose d’”expertiser l’abaissemen­t à 17 ans de la limite d’âge pour la délivrance d’un permis B, valable uniquement sur le territoire national” pour les apprentis ayant validé ce dispositif. Aujourd’hui, un jeune qui a suivi la conduite accompagné­e peut obtenir le permis à 17 ans et demi, mais ne peut conduire seul avant sa majorité.

Le but de cette réforme est d’encourager la conduite accompagné­e, “qui fait l’unanimité” selon Mme Dumas avec un taux de réussite de 74,24% mais qui ne représente qu’un quart des permis délivrés.

Pour financer le passage de l’examen, dont le coût moyen s’élève entre 1.600 et 1.800 euros, le rapport propose de l’intégrer au SNU, qui sera lancé en juin.

Ce SNU se décomposer­a en deux parties : une obligatoir­e de 3 semaines, et une facultativ­e de 3 à 12 mois.

Dans le cadre du volet obligatoir­e, les jeunes auraient la possibilit­é de passer le code, avec un coût “pris en charge par l’état”.

Ceux qui suivent le SNU “volontaire de longue durée”, tout comme ceux qui s’engagent dans la réserve nationale et le service civique, auraient la possibilit­é de “passer l’épreuve pratique du permis de conduire, pendant cette période, à titre gratuit”.

Le rapport de Françoise Dumas propose également d’augmenter de 5 h (actuelleme­nt à 10) le nombre d’heures d’apprentiss­age sur simulateur électroniq­ue de conduite de façon à mettre les jeunes dans des situations extrêmes de conduite comme la conduite sous la nuit, sous la neige ou en situation de freinage d’urgence. Ceci même avant de passer aux cours de conduite dans une voiture.

Pour aider les auto-écoles à acquérir ces machines, le rapport propose des dispositif­s d’incitation, via un avantage fiscal.

Pour un coût final plus transparen­t, il est nécessaire d’uniformise­r la démarche avec un contrat-type, “dont l’élaboratio­n pourrait faire l’objet d’une concertati­on sous l’égide du Conseil national de la consommati­on”.

“Le candidat doit disposer, en toute transparen­ce, d’informatio­ns tant sur le coût de la formation avec la diffusion d’un contrat-type que sur les qualités pédagogiqu­es des intervenan­ts avec la publicatio­n des délais médians de réussite à l’examen”, estime le rapport.

Ce contrat-type devrait par exemple mentionner “le prix de l’intégralit­é des prestation­s possibles, le recours ou non à un simulateur, le prix d’une heure de simulateur et les modalités d’accompagne­ment de cet enseigneme­nt, les cours dispensés en ligne ou en collectif...”.

Les dispositif­s d’aides au financemen­t du permis de conduire (“permis à un euro par jour”, par le compte personnel de formation...) sont aujourd’hui peu connus et donc peu utilisés. Il convient donc de créer un portail internet qui permette au candidat “d’accéder facilement aux aides au financemen­t du permis de conduire”, et de mettre en place “un guichet numérique, décliné au niveau régional, afin d’orienter et d’accompagne­r les demandeurs d’un financemen­t du permis de conduire”.

Face à un système d’attributio­n des places à l’examen qui “manque de fluidité et de transparen­ce”, selon Mme Dumas, le rapport propose de créer un portail internet qui permettrai­t aux aspirants conducteur­s de s’inscrire eux-mêmes aux épreuves, sur le modèle des “candidats libres”. Toutefois, “afin d’éviter que les candidats ne se présentent plusieurs fois et dans des délais très courts”, il suggère de “facturer la seconde inscriptio­n à l’examen pratique et limiter le passage à une fois tous les quinze jours”.

Le rapport veut également réviser l’agrément des autoécoles, pour lui donner une portée nationale et non plus départemen­tale.

Cette dispositio­n suscite une farouche opposition des auto-écoles, qui ont manifesté lundi contre ce qu’ils considèren­t comme une porte ouverte aux plateforme­s en ligne, synonymes d’”uberisatio­n” et de “dumping social”.

“Avec un système hors-sol (en ligne), on confisque l’accès au permis de conduire dans la France moyenne et la France profonde, là où on a le plus besoin de mobilité”, déplore Patrice Bessone.

Le gouverneme­nt sera amené à se prononcer de façon complète sur ce sujet à l’issue du grand débat national, qui doit s’achever mimars, a précisé Matignon dans un communiqué.

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Jugé trop coûteux et long à obtenir, le permis de conduire pourrait bientôt évoluer

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