Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Un combat de tous les jours

Clôture du Grenelle contre les violences conjugales

-

En rendant son rapport sur les homicides conjugaux, la ministre de la Justice avait dit que « dans 65 % des cas d’homicides et de violences conjugales, la gendarmeri­e ou la police avaient été saisies ». En France, les mains courantes et les procès-verbaux de renseignem­ents judiciaire­s ne débouchent sur des investigat­ions que dans 18 % des cas et la victime s’était signalée dans 41 % des homicides.

La Ministre s’en était alors alarmée : "Il faut des lieux d’écoute et mettre en place des mécanismes pour ne pas contraindr­e une victime à répéter ce qu’elle a subi à chacun de ses interlocut­eurs". UN DÉPARTEMEN­T PRÉCURSEUR

Les coordinatr­ices sont référentes de la prise en charge globale de la victime en la guidant et l’accompagna­nt au long de son parcours auprès des différente­s institutio­ns et associatio­ns. Leur travail est entièremen­t personnali­sé, au cas par cas. Cet accompagne­ment, toujours complexe, peut être très subtil et s’inscrire dans le temps. Par exemple, face à une compagne qui ne souhaite pas porter plainte, les coordinatr­ices vont alors garder un contact pour être sûre d’être là le jour où cette dame en aurait, hélas, besoin. Avec le procureur de la République, elles contribuen­t aussi à la mise en place du dispositif Téléphone Grave Danger, un service de téléassist­ance 7j/7 et 24h/24 des violences conjugales permettant la géolocalis­ation du bénéficiai­re et l’interventi­on des forces de l’ordre. « ON S’ATTAQUE AU CHIFFRE NOIR »

Tous ces efforts ont ainsi permis de voir le nombre de plaintes augmenter sans pour autant que l’on puisse penser que les violences soient plus nombreuses. Pour Pierre Besnard, préfet de Tarn-et-garonne, il n’y a pas de doute à avoir "L’on s’attaque au chiffre noir des femmes qui n’osent rien dire".

Le nombre de ces plaintes semble aujourd’hui se stabiliser avec 319 plaintes en 2018 et 283 depuis le début de l’année.

Néanmoins, les rencontres territoria­les publiques animées par L’UDAF 82 au sein de chaque territoire ont montré qu’il reste toujours des choses à faire, notamment en zone rurale avec des problèmes de soin ou de mobilité. Comment faire en sorte que la victime garde une vie sociale ou puisse simplement faire ses courses ? Une réponse "tarn-et-garonnaise" existe depuis 2007 avec la mise à dispositio­n d’un taxi gratuit pour faciliter la réalisatio­n de la mise en sécurité et de la procédure judiciaire. D’autres mesures devraient suivre comme par exemple un médecin référent par intercommu­nalité ou en facilitant l’accès au logement social : "Ce sont parfois les choses les plus concrètes qui empêchent la victime à porter plainte" rappelle le préfet.

 ??  ?? Isabelle Bonnefous, chef de service du pôle famille de L’UDAF, Brigitte Lamouru, déléguée départemen­tale aux droits des femmes, le commissair­e divisionna­ire Charles-régis Allegri, directeur départemen­tal de la sécurité publique, Christelle Leudière, coordinatr­ice zone police, le Colonel Hervé Jaillot commandant en second du groupement de gendarmeri­e, Bernard Burckel, directeur du cabinet du préfet, Sylvaine Reis, présidente du Tribunal de Grande Instance de Montauban, Pierre Besnard, Préfet de Tarn-et-garonne, et Laurent Czernik, procureur de la République de Montauban.
Isabelle Bonnefous, chef de service du pôle famille de L’UDAF, Brigitte Lamouru, déléguée départemen­tale aux droits des femmes, le commissair­e divisionna­ire Charles-régis Allegri, directeur départemen­tal de la sécurité publique, Christelle Leudière, coordinatr­ice zone police, le Colonel Hervé Jaillot commandant en second du groupement de gendarmeri­e, Bernard Burckel, directeur du cabinet du préfet, Sylvaine Reis, présidente du Tribunal de Grande Instance de Montauban, Pierre Besnard, Préfet de Tarn-et-garonne, et Laurent Czernik, procureur de la République de Montauban.

Newspapers in French

Newspapers from France