Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le merlot tire sa révérence ?

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Utilisé en assemblage dans les AOC de Saint-sardos, du Brulhois, des Coteaux du Quercy ainsi que dans L’IGP Coteaux et terrasses de Montauban, le cépage merlot est souvent utilisé pour apporter de la rondeur au cabernet-sauvignon.

En effet, ce cépage rouge est l’un des plus planté dans le départemen­t, comme c’est le cas dans le Sud-ouest mais aussi en France. Depuis 30 ans, il est devenu le cépage roi parce qu’il donne des vins fins, aux tanins souples tout en gardant une certaine complexité.

Il est surtout d’origine Bordelaise, comme le Cabernet Sauvignon, et cela vaut toutes les cartes de visite.

Oui mais voilà, l’une de ses principale­s qualités est devenue un défaut et le carrosse s’est changé en citrouille. Sur le plan cultural il est moins capricieux avec un atout maître : sa précocité. Dans nos régions, il était beaucoup planté car les vignerons étaient sûrs qu’il allait mûrir même avec un été défavorabl­e à une époque où la chaptalisa­tion était parfois nécessaire. Aujourd’hui elle est devenue inutile à cause du réchauffem­ent climatique, une hausse des températur­es qui finit par poser problème au merlot. Les fortes chaleurs estivales font mûrir le merlot trop vite. Il se gorge de sucre fin août et n’est pas pour autant prêt à être vendangé.

Ainsi l’atout d’hier devient un handicap. À la mi-septembre il peut afficher 14 ou 15° d’alcool, soit 2 à 3 degrés de plus. Pour l’instant, l’effet est atténué grâce aux assemblage­s avec d’autres cépages comme le cabernet sauvignon ou le cabernet franc, des variétés qui atteignent des degrés moindres. Les choses s’équilibren­t, mais jusqu’à quand ? Dans le Bordelais on réfléchit déjà à son remplaçant. On parle du malbec et du petit verdot. Ce dernier est un ancien cépage détrôné par le merlot et qui prendrait ici sa revanche. En parallèle, L’INO vient d’autoriser des essais de cépages venus du Portugal comme le Touriga Nacional. Il faudra attendre une dizaine d’années avant d’avoir des retours concluants.

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Avec le réchauffem­ent, dans notre région, des cépages, délaissés parce qu’ils avaient du mal à mûrir, retrouvent des adeptes. Le merlot pourrait en être la principale victime.

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