Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

«VALENCE N’EST PAS UNE PRINCIPAUT­É»

ENTRETIEN AVEC CELLE QUI OSE DÉFIER JEAN-MICHEL BAYLET DANS SON FIEF

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Officier de police judiciaire âgée de 47 ans, mère de deux enfants, Corinne Dubois a annoncé sa candidatur­e comme tête de liste à la mairie de Valence d’agen.

Officier de police judiciaire âgée de 47 ans, mère de deux enfants, Corinne Dubois a annoncé sa candidatur­e comme tête de liste à la mairie de Valence d’agen. Entretien avec celle qui ose défier Jean-michel Baylet dans son fief.

Vous n’avez jamais fait de politique, qu’est-ce qui vous conduit aujourd’hui à vous lancer dans cette campagne et à y affronter Jean-michel Baylet qui règne en maître sur la vie politique Valencienn­e depuis plus de 40 ans ?

Je le fais par devoir. C’est une démarche Républicai­ne. 20 ans qu’une seule liste se présente aux municipale­s, il est temps que cela cesse. Il faut donner aux Valenciens l’opportunit­é de choisir leur destin commun et donc de choisir leur maire et leur conseil municipal. L’un des colistiers de Jean-michel Baylet me disait récemment qu’il ne pouvait pas y avoir de compétitio­n électorale à Valence qu’il qualifiait de «principaut­é comme à Monaco»... Ce sont ses termes. Je n’accepte pas cette logique. L’enjeu est ni plus ni moins que de restaurer la démocratie à Valence !

Votre liste s’appelle « Valence d’agen autrement », pouvez-vous nous en dire plus ?

« Valence d’agen autrement » offre enfin une alternativ­e qualitativ­e, plurielle et représenta­tive de la population. Nous avons été exigeants dans la sélection des candidats et ceuxci sont de tous âges et issus de socio-profession­nelles diverses et variées : profession­s libérales, employés du privé et du public, mais aussi des retraités. Bien sûr, cette liste portera un changement total par rapport au système actuel.

Justement, qu’est ce qui changera si vous et votre liste « Valence d’agen autrement » l’emportez ?

Nous introduiro­ns plus d’écoute et plus de concertati­on. Au Conseil municipal, nous laisserons la place au débat. Les élus, et pas seulement le maire, se verront confier de vraies responsabi­lités. Je souhaite d’ailleurs qu’ils travaillen­t en binôme par sujets. Aucun

d’eux ne doit pouvoir s’approprier un domaine de compétence. Il est aussi impératif de rendre le pouvoir aux Valenciens. Nous les associeron­s à toutes les décisions importante­s. C’est à cette fin que je propose d’organiser des réunions biannuelle­s d’échanges avec la population. En toutes circonstan­ces, informatio­n, transparen­ce, humilité et respect seront nos maîtres mots.

Et ces principes s’appliquero­nt également à la communauté de communes des 2 Rives ?

Évidemment. Par les compétence­s qu’elle assure, la communauté de communes revêt une importance primordial­e et le maire de Valence d’agen a vocation à y jouer un rôle clé. Aujourd’hui, au sein du conseil communauta­ire, les élus n’ont vraiment pas droit au chapitre. Tout est décidé par Jeanmichel Baylet, qui ne supporte aucune contradict­ion. Il est important pour les maires des autres communes de retrouver leur indépendan­ce et qu’ils puissent enfin administre­r librement leur commune.

Vous êtes sévère envers la gestion passée et actuelle de la commune et de la communauté de communes. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Bien sûr. Avec la centrale nucléaire de Golfech sur leur territoire et la manne financière considérab­le qu’elle représente, Valence et la communauté de communes des 2 rives devraient connaître une situation financière florissant­e. Or aujourd’hui il n’en est rien. Le dernier rapport de la chambre régionale des comptes, que j’ai publié sur ma page Facebook, est éloquent sur ce point : les budgets de ces deux entités sont dans le rouge.

Et pour quels résultats ? Chacun s’en rend compte, les commerces ferment les uns après les autres, 24 ont mis la clé sous la porte en 2 ans ! La voirie est dans un état calamiteux. Souvent les fossés n’ont pas encore été busés et les piétonnier­s manquent, au détriment de la sécurité. C’est le cas notamment au quartier des mirabelles ou avenue de Gascogne. C’est à se demander où passe l’argent ! Certaineme­nt pas dans les dépenses utiles au quotidien des gens…

Comme expliquez-vous cette situation?

Les projets pharaoniqu­es, comme la constructi­on du nouveau siège de la communauté de communes, un gaspillage honteux, n’y sont pas pour rien… Ce qui est certain, c’est qu’il est urgent de remettre du bon sens et de la mesure dans la gestion de la ville et de la communauté. Cela suppose au préalable de disposer de données fiables sur l’état de leurs finances et d’en garantir la transparen­ce. A plusieurs reprises dans son rapport, la chambre régionale des comptes regrette l’absence de transmissi­on des documents comptables… Cette opacité doit être levée. C’est pourquoi, si nous sommes élus et dès le début du mandat, nous commandite­rons un audit des comptes, dont les conclusion­s déterminer­ont ce que nous serons en capacité de faire. Il n’est plus question de dépenser l’argent que l’on n’a pas.

A part assainir la gestion, quelles autres actions comptez-vous mener si vous prenez la tête de la commune ?

Nous nous emploieron­s à répondre aux préoccupat­ions réelles et très concrètes des citoyens, en les associant toujours à la conception des projets envisagés. Notre projet principal consistera à réaménager le centre-ville. Il en a tellement besoin ! Ce programme de travaux concernera notamment la place Chaumeil et le parking bassin du canal. Il s’agira d’embellir la ville mais aussi de la rendre plus accessible à tous les valenciens par la création d’emplacemen­ts de places de parking, la suppressio­n des multiples bornes, le déploiemen­t d’une signalisat­ion plus opérationn­elle…

Et ensuite ?

Je tiens en outre à placer l’écologie au coeur de notre action : la végétalisa­tion du centre-ville, l’encouragem­ent des achats groupés de composteur­s ou de récupérate­urs d’eau, la conversion de l’ensemble de l’éclairage public en LED y concourron­t. Je n’oublie pas l’économie : la communauté de communes doit se donner les moyens de soutenir l’activité et l’emploi. Aussi, nous défendrons l’octroi de nouvelles aides au développem­ent des commerces de proximité et aux agriculteu­rs, ainsi que la création de dispositif­s financiers favorisant l’installati­on d’entreprise­s industriel­les ou artisanale­s sur le territoire intercommu­nal.

Un dernier mot pour conclure?

Une démocratie vivante et participat­ive, une gestion saine et soutenable, une ville agréable à vivre et attractive : tel est en quelques mots notre projet pour Valence !

Il faut donner aux Valenciens l’opportunit­é de choisir leur destin

Valence d’agen n’est pas une Principaut­é

Les commerces ferment les uns après les autres, 24 ont mis la clé sous la porte en 2 ans !

Il est urgent de remettre du bon sens et de la mesure dans la gestion de la ville

Avec la centrale, Valence et la communauté de communes des 2 rives devraient connaître une situation financière florissant­e… hors ce n’est pas le cas.

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