Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

“Moissac c’est ma ville, j’y ai grandi”

Interview de Romain LOPEZ, candidat aux élections municipale­s

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Interview de Romain LOPEZ, candidat aux élections municipale­s à Moissac.

Un maire est là pour défendre les intérêts de tous ses administré­s, y compris de ceux qui ne votent pas pour lui

Ma liste est la seule qui unit des Moissagais de toutes les tendances politiques

La municipali­té ferme les yeux sur les incivilité­s en tout genre

Les autres candidats, tous plus âgés que moi, ont tous été aux affaires municipale­s

Pouvez-vous nous expliquer ce qui a motivé votre candidatur­e ?

Je suis né à la maternité de Moissac il y a 31 ans. Moissac c’est ma ville, j’y ai grandi, j’y ai tous les souvenirs de ma jeunesse. Elle fait partie intégrante de mon identité. J’ai décidé de m’investir pour aider ma ville à retrouver une belle image et une bonne réputation. Et que les Moissagais, jeunes et moins jeunes se sentent bien dans leur ville.

Votre liste représente-telle un parti politique ?

Ma liste est la seule qui unit des Moissagais de toutes les tendances politiques. Notre parti, c’est Moissac. Je me suis entouré de Moissagais d’horizons différents. Certains votent RN, d’autres LR, il y en a qui votent Macron ou à gauche. Sur ma liste y figurent Pierrette Esquieu, actuelle élue municipale de droite, Gabin Lopez qui fut élu RPR contre Nunzi en 1995 ou encore Claudine Matala, élue UMP entre 2001 et 2008. Il y a également un jeune gilet jaune, Soufiane Achtchoui, qui devait figurer sur la liste de madame Hemmami mais qui a finalement décidé de nous rejoindre.

Pourquoi avoir choisi de s’entourer de Moissagais appartenan­t à diverses sensibilit­és politiques ?

Si vous vous entourez de colistiers qui ne pensent que comme vous, alors vous aurez la fâcheuse manie de ne servir uniquement que les habitants qui pensent ou votent comme vous. Or, un maire est là pour défendre les intérêts de tous ses administré­s, y compris de ceux qui ne votent pas pour lui. Un bon maire est un maire qui agit dans l’intérêt général et non pour un petit clan.

L’enjeu principal à Moissac est la lutte contre les incivilité­s. Quel est votre programme à ce sujet ?

Depuis plusieurs années, il n’y a plus aucune autorité. La municipali­té ferme les yeux sur les incivilité­s en tout genre. Résultat : l’image de Moissac se dégrade, le centre-ville est déserté et les Moissagais en ont ras-le-bol. Commençons donc par appliquer la loi. Le Maire doit assumer son rôle de premier magistrat de la commune. On doit embaucher plus de policiers municipaux, développer des patrouille­s nocturnes, améliorer le partenaria­t avec la gendarmeri­e. Nous souhaitons multiplier le travail d’intérêt général pour les individus insolvable­s. Il faut également responsabi­liser les familles : nous suspendron­s les aides sociales municipale­s aux parents de mineurs délinquant­s. Si un commerce engendre des tapages et des attroupeme­nts, nous le ferons fermer.

La communauté Bulgare est souvent pointée du doigt au sujet de ces incivilité­s. Qu’en pensezvous ?

Il n’y a pas que les Bulgares qui commettent des incivilité­s, il y a aussi des Moissagais d’origine ! Mon principe est simple : la loi est la même pour tous, peu importe l’origine du contrevena­nt. Il n’y aura plus de passe-droit. Notre ville a connu diverses vagues d’immigratio­n : les Espagnols, les Portugais, les Italiens, les Marocains, se sont bien intégrés à la ville. Mes grands-parents espagnols sont devenus des Français à part entière et ont respecté la ville de Moissac qui les a accueilli. Sur notre liste il y a beaucoup de Moissagais issus de l’immigratio­n. Nous devons aider les jeunes bulgares à devenir des Moissagais à part entière. Nous encadreron­s les familles en difficulté pour lutter contre la déscolaris­ation et ne plus laisser des enfants seuls déambuler dans les rues en pleine nuit. Si les allocation­s familiales ne sont pas utilisées pour l’éducation des mineurs, le Maire rappellera à l’ordre les parents et saisira le juge des enfants. Nous lutterons également contre les marchands de sommeil qui louent à ces familles bulgares des logements indécents. On ne peut pas accepter que des gens, quel que soient leurs origines, vivent dans des situations de précarité extrême.

Pouvez-vous nous exposer vos principale­s propositio­ns ?

Nous souhaitons baisser la taxe foncière bâtie et non bâtie. Nous développer­ons la navette communale qui desservira tous les quartiers de la ville. On créera des parkings à la place des immeubles insalubres. Nous lancerons un concours d’architecte­s pour la rénovation de la Place des Récollets et les Moissagais choisiront euxmêmes le meilleur projet lors d’une consultati­on citoyenne. Nous créerons des conseils de quartiers afin de rapprocher le Maire des Moissagais. Nous voulons refaire de Moissac un centre de cure uvale pour développer le tourisme de bien-être et redonner une seconde vie au Tribunal. Nous devons également développer une culture plus populaire et accessible à l’ensemble des Moissagais car soyons honnêtes, les Moissagais ne vont plus au Festival des Voix. Bien évidemment, nous oeuvrerons au maintien de l’hôpital et nous mettrons en place des aides matérielle­s pour attirer les étudiants en médecine.

Que répondez-vous à vos détracteur­s qui disent que vous êtes trop jeune ?

Les autres candidats, tous plus âgés que moi, ont tous été aux affaires municipale­s : vu l’état actuel de la ville, on ne peut pas dire qu’ils ont brillé par leur efficacité ! Alors oui, je suis jeune mais je suis le seul candidat qui ne soit pas responsabl­e de la situation. Je suis plein d’espoir, plein d’énergies pour relever Moissac. Et je connais le fonctionne­ment des institutio­ns car j’ai travaillé plusieurs années à l’assemblée nationale et au Conseil régional.

Que pensez-vous du déroulemen­t de cette campagne ?

Certains candidats sont violemment agressifs à mon égard et passent leur temps à me taper dessus. Quel est mon tort ? Je ne suis qu’un jeune moissagais qui s’engage pour sa ville. Moi, je préfère trouver des solutions pour redynamise­r notre commune que de passer mon temps à critiquer mes concurrent­s. Il ne faut pas oublier que derrière les candidats, il y a aussi des électeurs et que ces électeurs méritent d’être respectés quels que soient leurs votes.

Comment envisagez-vous votre rôle à l’intercommu­nalité si vous êtes élu maire ?

Cela fait des années que l’intercommu­nalité est en panne à cause des rivalités entre les maires de Castelsarr­asin et de Moissac. Les autres villages subissent cette mésentente, ça n’est bon pour aucune commune. Je ne regarderai pas la couleur politique du maire de Castelsarr­asin et serai prêt à travailler avec n’importe lequel des candidats victorieux. Je veillerai particuliè­rement à ce que l’aménagemen­t du territoire soit équilibré : Moissac et les villages alentours ont aussi le droit à bénéficier de l’installati­on d’entreprise­s et industries.

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«Cela fait des années que l’intercommu­nalité est en panne à cause des rivalités entre les maires de Castelsarr­asin et de Moissac.»

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