Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le médecin généralist­e, un casse tête pour les maires

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Quelle est l’attractivi­té d’une commune sans médecin généralist­e ? Le sujet n’est pas nouveau. Un généralist­e en arrêt de travail, une autre en congé maternité. Et c’est plus de 1 500 patients qui se retrouvent sans médecin du jour au lendemain. Parfois, il faut compter entre cinq à six jours entre la prise de contact et la consultati­on et quand on apprend que son médecin traitant prend sa retraite, c’est le début de la galère.

Appels à candidatur­e sur différents sites spécialisé­s, prime à la première installati­on, aménagemen­ts de locaux… mais pour qu’une dynamique s’engage réellement, il faudrait rendre le territoire plus attractif . On ne compte plus les municipali­tés rurales qui ont investi dans l’équipement de locaux alloués gracieusem­ent au médecin qui voudrait bien s’installer, qui ont fait appel à des cabinets de recrutemen­t spécialisé­s, qui sont allés chercher des médecins étrangers. Avec, parfois des désillusio­ns quand le praticien pliait rapidement bagage.

Il y a aussi les maisons de santé où se retrouvent une équipe de profession­nels : infirmière­s, pharmacien­s, kinésithér­apeutes, podologue… les habitants peuvent ainsi consulter plusieurs spécialist­es en même temps. Une dynamique qui attire les médecins.

DES MÉDECINS SALARIÉS

La création de maisons médicales rassemblan­t plusieurs profession­s de santé, plus durable, n’est pas toujours une solution miracle sauf s’il y a une bonne coordinati­on sur le secteur. Le déploiemen­t de CPTS (Communauté­s profession­nelles territoria­les de santé), un terme barbare qui désigne des organisati­ons locales censées coordonner les profession­nels de santé, rapprocher l’hôpital et la médecine de ville, et faciliter l’accès aux soins non programmés, est loin d’être généralisé. Quant à salarier des médecins ? C’est le choix fait par certaines villes ou même des départemen­ts comme en Vendée ou bientôt dans l’orne.

Depuis 2010, les médecins généralist­es ont tendance à défavorise­r l’exercice libéral (- 3.5 points) au profit de l’exercice salariat (+ 4 points) pouvant ainsi questionne­r la disponibil­ité des ressources en offre de soins de 1er recours.

MOINS DE GÉNÉRALIST­ES

L’époque d’un médecin par commune, c’est bien fini. Pourquoi ne pas obliger les médecins à s’installer en zones sous-dotées (terme qui sonne mieux que désert médical), au moins en début de carrière ? L’idée est populaire, mais ni les médecins, ni le ministère, ni même les associatio­ns de patients ne croient à la coercition.

Le problème est général, on a de plus en plus de mal à avoir accès à un médecin traitant, même dans des villes comme Montauban. Tous les territoire­s sont en concurrenc­e.

En 2010, un dispositif a été mis en place par l’état avec une allocation mensuelle de l’état pour les médecins qui s’installe en zone sous-dotée, mais un peu moins de 3 000 contrats ont été signés. La médecine générale reste encore mal considérée et les jeunes médecins aspirent tous à exercer en groupe et à ne pas perdre toute vie personnell­e.

Le développem­ent de la télémédeci­ne, la délégation de certaines tâches aux pharmacien­s (vaccinatio­n contre la grippe…) ou aux infirmiers (dits de pratique avancée) ne pourront seuls remédier au manque chronique de médecins généralist­es, dont le nombre baisse alors que le nombre de médecins augmente.

Que les élus le veuillent ou non, l’accès convenable aux soins de premier recours ne peut en tout cas plus être une question réduite aux seules limites de la commune.

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