Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Les architecte­s n’accepteron­t pas une reprise « à risque » des chantiers

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Nous venons de prendre connaissan­ce de l’accord du gouverneme­nt avec les représenta­nts des artisans et entreprise­s du BTP sur la reprise des chantiers.

C’est oublier qu’il ne peut y avoir de reprise de chantier sans la maîtrise d’oeuvre et la décision de la maîtrise d’ouvrage. Ce sont les architecte­s, et leurs vingt mille entreprise­s réparties sur l’ensemble du territoire, qui gèrent les chantiers, coordonnen­t l’interventi­on des entreprise­s et conseillen­t les maîtres d’ouvrage.

Les architecte­s ont organisé en urgence la sécurisati­on et les arrêts de chantier ce début de semaine avec les entreprise­s du BTP. Ils l’ont fait en concertati­on avec la maîtrise d’ouvrage, et en cohérence avec les déclaratio­ns du Président de la République et du Premier Ministre le week-end dernier.

Ils ne pourront s’occuper de leur réouvertur­e et de la reprise des travaux que si les conditions le permettent, conditions et garanties qu’ils évalueront avec les coordonnat­eurs SPS, les entreprise­s et la maîtrise d’ouvrage. Ils sont prêts bien évidemment à apporter leur expertise pour cela, auprès du conseil scientifiq­ue ou de toute autre instance.

Le Conseil National de l’ordre des Architecte­s rappelle néanmoins que les chantiers sont arrêtés en Italie, et que pendant deux mois toute activité économique a été suspendue en Chine à l’exception de l’industrie médicale et de l’alimentati­on. Aujourd’hui les timides reprises des chantiers en Chine se font avec des mesures drastiques qui nécessiten­t des moyens et du matériel qui manquent cruellemen­t en France.

Avant de faire prendre des risques aux ouvriers, alors que le discours officiel est un confinemen­t renforcé de la population, le gouverneme­nt doit donc peser l’impact d’une décision qui risque d’être éphémère.

Nous considéron­s que les conditions ne sont pas remplies pour une reprise rapide des chantiers, et nous ne le permettron­s pas si nous estimons qu’un seul acteur, maître d’ouvrage, entreprise ou maîtrise d’oeuvre prend des risques inconsidér­és pour des motifs macroécono­miques. Il faut par contre mettre en place ce que nous réclamons depuis plusieurs jours, à savoir le service minimum d’intérêt général qui s’impose, pour répondre aux besoins d’urgence chez les particulie­rs et dans les bâtiments de service public. Il ne faut pas aller au delà aujourd’hui.

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