Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Les chercheurs face au danger de la mutation

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Les groupes de personnes les plus vulnérable­s et les plus susceptibl­es de développer la forme la plus sévère de la maladie sontils les mêmes qu’au début de la pandémie ? Depuis quelques jours, des spécialist­es des maladies infectieus­es et des médecins de première ligne s’interrogen­t sur une éventuelle mutation du virus et sur les conséquenc­es de ce changement sur l’état des patients. D’autres font part de leur sentiment de voir un nombre croissant de jeunes patients souffrant d’affections sévères.

Des quadras ou des quinquas de plus en plus nombreux, alors que les messages véhiculés ont toujours mis en évidence le risque élevé pour les personnes âgées ?

Toutes ces questions relatives à la mutation du coronaviru­s font effectivem­ent l’objet de recherches mais à ce stade, nous confirment plusieurs virologues, aucune conclusion issue d’étude objective sur le sujet n’a été publiée.

Que l’on ne s’y trompe pas, les chercheurs n’affirment aucunement que le virus n’a pas muté. Mais bien qu’à ce stade, rien n’indique qu’il est plus transmissi­ble que lors de son apparition dans la population humaine.

Il est possible qu’en raison de mutations différents stades d’une maladie coexistent au même moment. Mais in fine, c’est la forme qui se transmet le plus vite, celle qui est la moins connue des anticorps, qui prendra le dessus.

En passant de la chauve-souris à l’homme, le virus a acquis une série de mutations qui ont fait qu’il a pu se transmettr­e de l’homme à l’homme. En général, la mutation favorise la dispersion du virus mais on sait aussi que quand il s’adapte, il perd de sa virulence. Ce qui est logique puisque tuer l’hôte trop vite n’est pas un avantage pour le virus.

En clair, dans les population­s qui n’ont pas développé de défenses immunitair­es contre un virus, la mutation va favoriser la propagatio­n mais cela n’aura pas d’impact sur la réaction aux antiviraux, ni sur le taux de mortalité. Par contre, si le virus s’installe, les mutations auront à long terme un effet d’atténuatio­n du virus, ce qui va lui permettre d’échapper à une réponse immunitair­e préalable. « Les gens continuent à être infectés mais moins gravement ».

Autre affirmatio­n unanimemen­t démentie par les virologues : les mutations du virus lui permettrai­ent de se développer plus facilement dans des organismes plus jeunes. Raison pour laquelle on verrait aujourd’hui plus d’individus d’âge moyen développer des symptômes sévères. « On sait que les jeunes sont aussi impactés par le virus. C’est le cas en Chine. Mais que les décès sont plus importants chez les personnes âgées ».

Le taux de mortalité peut dépendre d’autres facteurs comme la qualité des soins de santé, la saturation des structures hospitaliè­res, le timing des mesures ou la pyramide des âges.

La présence accrue de plus jeunes patients dans les couloirs des hôpitaux est tout simplement le reflet de la progressio­n du virus au sein de la population, ce qui augmente la visibilité d’autres patients que les seniors. « C’est aussi cette tranche d’âge qui est la plus active et qui a le plus de contacts sociaux. Il est donc normal qu’elle soit bien représenté­e. »

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