Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Les marchés interdits, les professionnels tarn-et-garonnais s’organisent
« Un coup de massue. » La présidente de la Fédération des marchés de France, Monique Rubin, est révoltée.
Édouard Philippe a pris la décision de fermer les marchés pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Des dérogations sont possibles. Elles sont données par le préfet sur demande du maire de la commune qui souhaite « organiser un marché selon des règles strictes».
Dimanche , le Conseil d’état avait enjoint le gouvernement « dans les 48 heures » à « évaluer les risques pour la santé publique du maintien en fonctionnement des marchés ouverts » dont certains paraissaient autoriser «des comportements contraires à la consigne générale ».
Depuis le début du confinement, des images de marchés très fréquentés à Paris et en Île-de-france avaient suscité des inquiétudes dues au non-respect de la distanciation sociale.
Sur les marchés locaux du département, les mairies avaient anticipé des conditions de sécurité plus drastiques, autant dire que pour quelques vendeurs : « l’interdiction est incompréhensible. L’alimentation est une première nécessité. Pour certains Français, le marché est le seul moyen de se fournir en produits frais.»
Une minorité d’entre-eux avait tout de même arrêté cete activité, estimant que leur sécurité n’était pas suffisamment assurée.
Chaque semaine, 10 700 marchés alimentaires sortent leurs étals à travers la France. 38 500 entreprises y vendent leurs produits, en majorité des fruits, légumes, produits laitiers et d’épicerie.
Depuis le début du confinement, déjà 30 % des marchés français avaient été interdits par des élus, avant le couperet du gouvernement. Les vendeurs veulent rassurer. « Nous allons renforcer le volet sanitaire de notre guide de bonnes pratiques (étals éloignés, barrières, gestion des flux…). Les maires vont être approchés. Ils pourront présenter toutes ces garanties aux préfets », souligne Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole FNSEA.
Des solutions existent, assurent les professionnels. Des marchés sont sortis du centre-ville pour élargir leur périmètre, d’autre proposent un « drive ».
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a appelé la grande distribution à être « solidaire » des agriculteurs, et à s’approvisionner en produits français.
LA CCI ET LA CHAMBRE D’AGRICULTURE UNISSENT LEURS FORCES
En Tarn-et-garonne, la Chambre d'agriculture et la CCI de Tarn-etgaronne sont à l’origine d’une initiative intéressante. Ils se mobilisent pour permettre aux 800 producteurs locaux de continuer à écouler leur marchandise auprès des 550 établissements alimentaires dont 56 super et hypermarchés que compte notre département.
Tout est allé très vite entre Jeanpaul Rivière et Mathieu Albert, responsable Economie à la CCI. Deux heures plus tard naissait un espace d'échange 100% gratuit entre les producteurs et les commerces alimentaires.
Cet espace virtuel permet donc à ces deux acteurs d’échanger afin d’assurer la pérennité alimentaire en cette période d’état d’urgence sanitaire qui met en péril leurs exploitations.
Aussi, dès à présent il est proposé à l’ensemble des producteurs du département et à tous les commerces alimentaires de s’inscrire sur https://ecoboost.montauban.cci.fr pour pouvoir échanger les informations qui leur seront utiles.