Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Un surcoût important pour les entreprise­s

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Les restaurate­urs et hôteliers comptaient sur le Championna­t de France de Cross-country et les vacances de Pâques pour bien débuter la saison. Privés de réouvertur­e le 11 mai, la reprise semble aussi lointaine que floue. Le coronaviru­s est passé par là, mais l’on veut garder le moral. Aujourd’hui, ils demandent aussi aux assureurs de leur venir en aide.

Début mars, alors que le coronaviru­s s’installait pour de longues semaines en France, les restaurate­urs et hôteliers français étaient submergés par une vague d’annulation­s pour les vacances de Pâques. On peut dire que pour eux la pandémie s’est installée au plus mauvais moment de l’année, alors que démarrait la saison.

Avec un déconfinem­ent prévu le 11 mai, la plupart d’entre-nous peuvent se réjouir d’avoir parcouru la moitié du chemin. Mais les chaises des bars et restaurant­s resteront empilées pour de longues semaines encore. Jusqu’à juillet au moins. Ils auraient aimé avoir un cap, une échéance à laquelle se raccrocher. Pour eux, ça reste complèteme­nt flou. Certains ne se relèveront pas, c’est désormais une certitude tant la mi-juillet semble une éternité. Ce sera difficile, notamment pour ceux qui venaient d’ouvrir.

Ce qu’ils savent, en revanche, c’est que les charges fixes ne disparaîtr­ont pas. 2020 sera donc une année blanche, enfin plutôt noire.

C’est d’autant plus vrai en Tarn-et-garonne où l’on s’apprêtait à accueillir les Championna­ts de France de Crosscount­ry et près de 20 000 visiteurs. Idem pour le festival Montauban en scènes, premier événement festif du départemen­t.

AU PLUS MAUVAIS MOMENT

Le mois de mars, c’est le moment où les trésorerie­s sont au plus bas et Pâques, chez les hôteliers et la restaurati­on, est attendu comme les Soldes peuvent l’être dans d’autres commerces. Ce moment de l’année permet de remettre les comptes à l’endroit. Avec les premiers rayons de soleil, les gens se font plaisir, les beaux jours arrivent et cela permet de renflouer un peu les caisses : «C’est un moment festif et convivial» explique Valérie Pons, co-présidente de L’UMIH 82. Au lieu de ça, c’est le chômage qui s’est installé dans la profession, sûrement la plus touchée en France.

Ce n’est pas évident. Le constat est amer. Le secteur de la restaurati­on et de l’hôtellerie - qui emploie près de 90 000 personnes en Occitanie - est frappé de plein fouet. En Tarnet-garonne, 85 % de l’activité est soutenue par des petites entreprise­s ayant moins de 5 salariés et elles sont très fragiles financière­ment. Il va y avoir de la casse, c’est sûr.

L’UMIH 82 (Union des Métiers et des Industries de l'hôtellerie) est très active auprès des profession­nels en donnant le maximum d’informatio­ns relatives à la crise jusqu’aux démarches à engager. L’associatio­n fait aussi le forcing pour contraindr­e les assureurs d’appliquer la clause perte d’exploitati­on prévue aux contrats. Mais pour ce faire, il faut que le gouverneme­nt prenne la décision de déclarer l’état de catastroph­e sanitaire majeure. Ce qui correspond­rait à environ un quart du chiffre d’affaires de chaque établissem­ent.

Les assureurs ont d’ores et déjà constitué un fonds de solidarité de 200 millions d’euros, mais il parait insuffisan­t au seul regard des 200 000 restaurant­s et cafés que l’on compte en France. Dans la profession, on s’attend à beaucoup de liquidatio­ns si rien n’est fait.

LA VENTE À EMPORTER OU LES LIVRAISONS

Ceux qui le peuvent, comme les pizzerias, se démènent comme de beaux diables pour assurer la vente à emporter et le service de livraison à domicile. Il faut savoir que les clients ont la possibilit­é de retirer leurs commandes directemen­t au restaurant, en respectant toutes les précaution­s réglementa­ires et sanitaires.

Dans les Hôtels c’est aussi le calme plat. Les chambres réservées ont été annulées et les réservatio­ns pour le mois d’avril sont au point mort.

Les établissem­ents qui ne sont pas fermés tournent au ralenti avec des règles strictes comme l’interdicti­on de servir les petits-déjeuners en salle. Seulement en chambre, sans entrer en contact avec la clientèle.

Certains pourraient ne pas se relever, mais le match ne fait que commencer. Eux aussi ont envie de venir à bout de cette pandémie.

«ON PENSE DÉJÀ AU REBOND»

L’UMIH 82 vient de faire un partenaria­t avec «Le comptoir de la bio» qui met à dispositio­n son magasin pour des restaurate­urs qui voudraient vendre leur plat de jour. Le but est de trouver de l’activité dans un registre rentable pour ne pas creuser un peu plus le trou.

Les restaurate­urs pensent déjà au rebond. Valérie Pons était la semaine dernière sur la plateforme de Bexianis

avec des offres globales articulées autour du tourisme. Le but étant de garder les touristes sur notre territoire et que le Tarn-et-garonne ne soit pas seulement un départemen­t de passage.

Il ne s’agira plus trop d’aller séduire les Belges dans le cadre d’une mise eou les Hollandais mais plutôt les habitants du relation des restaurate­urs ave Sud-ouest pour les inviter à redécouvri­r leur les producteur­s locaux. région. En visant aussi une clientèle plus nationale.

avec la Chambre d’agricul Regarder devant et mettre à profit cette période d’arrêt forcé pour préparer la suite, voilà Grand Montauban sur de l’état d’esprit des profession­nels du tourisme projets pour préparer l’aveni et de l’événementi­el dans le départemen­t.

 ??  ?? L’hôtellerie et la restaurati­on rassemblen­t 380 entreprise­s dans le départemen­t. Seul 5% des restaurant­s sont encore en acti vité, une ouverture qui reste très partielle (vente à emporter ou livraison à domicile). Du côté des hôtels, un quart restent ou verts et participen­t à l’effort national.
L’hôtellerie et la restaurati­on rassemblen­t 380 entreprise­s dans le départemen­t. Seul 5% des restaurant­s sont encore en acti vité, une ouverture qui reste très partielle (vente à emporter ou livraison à domicile). Du côté des hôtels, un quart restent ou verts et participen­t à l’effort national.
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