Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

L’on est train de rebondir sur 2021

Annulation du festival Montauban en scènes.

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Remboursem­ent des billets, festival « off », édition 2021… Jérémy Bringuier, directeur du festival Montauban En Scènes, nous dit tout.

L’année dernière on avait eu un peu plus de 17000 festivalie­rs. Ce chiffre aurait été dépassé, c’est sûr. On reviendra plus fort en 2021

Après le championna­t de crosscount­ry, c’est maintenant Montauban en Scènes. Le sort s’acharne.

Sincèremen­t, c’est dur. On arrive aussi, fin juin, quand l’on démarre la saison théâtrale.

On est resté dans le flou pendant plusieurs semaines. L’annonce a clarifié les choses.

Entre directeurs de festivals, on essayait de se tenir au courant, on continuait à travailler tout en cherchant des infos. Le gouverneme­nt n’a pas été très honnête et a mis du temps réagir.

Nous, on s’en sort bien parce que l’on a anticipé et puis l’on n’est pas encore un géant, mais pour les gros c’est compliqué. Je sais que pour Garorock ce sera sûrement 1,50 M€ de perte. Comment avez-vous vécu l’annulation des festivals.

Ma priorité absolue a été de prévenir les bénévoles et ceux qui travaillen­t avec nous. Les maisons de production et les artistes sont dans un désarroi le plus total, c’est une catastroph­e pour l’ensemble de leur activité artistique.

Maintenant, je m’occupe du remboursem­ent des billets. On va y travailler toute la semaine et la troisième phase, ce sera de préparer 2021. Combien aviez-vous vendu de billets ?

Le succès était au rendez-vous. Nous nous apprêtions à passer la barre de 13 000 billets vendus et 2000 places avaient été réservées sur les pagodes. Aujourd’hui on avait pratiqueme­nt 15 000 places de vendues ou réservées à l’achat en sachant que c’est sur les deux derniers mois que ça marche le mieux. C’était exceptionn­el.

L’année dernière on avait eu un peu plus de 17 000 festivalie­rs. Ce chiffre aurait été dépassé, c’est sûr. Déjà la soirée de Soprano était complète, la soirée Vita et Slimane suivait avec 90 % des places vendues et on arrivait à 80 % pour la soirée Jean-louis Aubert.

Sans la crise sanitaire, on aurait aujourd’hui trois soirées de complet. Il n’y a pas la possibilit­é de reporter le festival de quelques mois ?

C’est quelque chose que l’on regarde, Mme le maire y tient beaucoup. Le mois de septembre est très délicat, car c’est le début de la tournée des zéniths, le calendrier des artistes est très chargé. En plus de ça, il y a de gros festivals qui reportent aussi quelques dates.

L’idée serait de reporter quelques dates sur Eurythmie, cet hiver. Si on enlève toutes les tribunes, on peut avoir 5 500 places debout, mais c’est compliqué. Comment cela se passe pour les spectateur­s qui avaient réservé leur billet ?

Ce sera très simple, il suffira de se rendre sur le site internet de Montauban en scènes où vous pourrez effectuer vos démarches en ligne. Nous ouvrirons aussi une permanence au théâtre.

C’est aujourd’hui notre priorité, je pense que tout sera effectif d’ici une dizaine de jours. Je présume que vous avez déjà eu beaucoup de demandes.

On a eu près de 2 800 messages en un seul soir, quand le Président de la République a annoncé l’annulation des festivals. On a essayé de répondre à tous et, ce que je veux dire, c’est que 99 % des messages sont d’abord des messages de soutien.

Je tiens d’ailleurs à remercier tous les festivalie­rs et tous les partenaire­s qui ont été derrière nous et nous ont soutenus. Ça fait chaud au coeur. Je présume que des dépenses avaient été déjà engagées. Avez-vous une idée de la perte sèche pour le festival ?

Oui, l’on a eu une perte. On est en train de la définir. Vous ne devriez pas avoir de problème à justifier de cette annulation auprès des assurances.

Ce qu’il faut savoir, c’est que les assurances, c’est surtout sur les programmat­ions et les contrats. L’on a une bonne relation avec eux et, finalement, l’on aura très peu de dépenses. Sur le côté production, l’on s’en sort plutôt bien. Pour le reste, les dépenses engagées ne pourront pas être récupérées. Le festival 2020 annulé, êtes-vous déjà sur celui de 2021.

Oui, et l’on souhaite faire quelque chose de plus fort. Notamment, on travaille sur la venue d’un artiste internatio­nal.

Dans notre malheur, on va avoir un plus de temps et on veut le mettre à profit pour faire une programmat­ion plus chargée, plus lourde avec un village qui s’agrandit. Des choses que l’on n’avait jamais imaginées avant.

Cette annulation est très frustrante, derrière moi il y a une équipe qui a travaillé 11 mois pour voir tout s’écrouler en quelques jours. Je pense aussi à eux, c’est dur parce que ce n’est pas un problème technique ou financier. C’est un problème extérieur et on n’y peut rien. Cela aurait été la plus belle édition. Les artistes prévus en 2020 vont-ils revenir en 2021 ?

Oui, quelques têtes d’affiche de vraient être là, pas toutes, mais on es en discussion avec les 4 ou 5 artiste majeurs de la programmat­ion 2020 pour qu’ils soient là en 2021. On a de très bons contacts et les choses von dans le bon sens. Je viens de parle avec la maison de prod de Jean-louis Aubert qui nous a dit qu’il sera là pour Montauban : « les Montalbana­is ont été très nombreux à nous atten dre ».

Il faut le dire, c’est difficile pour tou le monde, mais l’on est tous soli daires.

Oui, des contacts ont été pris et ils Vos mécènes et partenaire­s son toujours derrière vous ?

seront là pour l’année prochaine. Moralement, ça fait du bien de savoir que l’on n’est pas seul pour traverser tout ça.

Ce festival n’est pas fait pour gagner de l’argent. Il faut qu’on équilibre les comptes et c’est le cas depuis quelque temps. Cette situation, peut-elle mettre en péril la pérennité du festival ?

La chance que l’on a, c’est que cette situation ne met pas en péril notre festival. C’est une très bonne nouvelle. Malgré ’annulation, la perte est minime et l’on est train de rebondir sur 2021.

Si l’on devait retenir du positif, c’est que l’on va gagner 4 mois sur la gestion de l’année prochaine et l’on va renforcer nos iens avec les autres festivals. On se renforce tous les ans et je pense que l’on va finalement gagner une année, voire deux. Vous avez une idée de la perte pour l’économie locale

C’est une perte conséquent­e pour la ville. On avait rempli quatre hôtels complets sur toute la semaine et il faut aussi penser aux restaurant­s. Sur une soirée, il faut savoir que ce sont 500 personnes qui travaillen­t sur le site. Le festival fait vivre indirectem­ent beaucoup de monde. Et c’est pour ça qu’il a été créé, pour les Montalbana­is.

Après, il y a toutes les entreprise­s, de la plus petite à la plus grande, qui vont avoir une perte du chiffre d’affaires. Y aura-t-il un festival « off » ?

La programmat­ion du « off » est bouleversé­e, mais il aura lieu et va probableme­nt s’allonger sur le mois d’août. On le fait pour les Montalbana­is, mais on va aussi essayer d’être là pour ces petites entreprise­s qui nous accompagne­nt sur le « in ». On va refaire des soirées.

L’équipe du « in » va se rapprocher des services événementi­els et culturels de la ville pour organiser de gros rendez-vous, peut-être avec des artistes du festival. On regarde tout ça, mais il reste toujours l’incertitud­e de la levée du confinemen­t. Avec Mme le maire, on veut pouvoir faire des propositio­ns aux Montalbana­is, des moments chaleureux et musicaux. Le moral est bon.

Je suis triste pour l’édition 2020, je la trouvais très réussie. Elle ciblait toutes les audiences.

On avait fait un très gros travail, mais je sais que l’année prochaine, avec le temps qu’on a, on va pouvoir faire pareil, sinon mieux. Je suis rassuré et serein.

Je tiens à remercier tous les festivalie­rs et tous les partenaire­s qui ont été derrière nous

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