Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

«On le sait bien, pour nous c’est premier fermé et dernieouve­rt»

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La fermeture des établissem­ents suivie du confinemen­t a été terrible pour l’ensemble des commerces, mais plus particuliè­rement pour les bars et restaurant­s. Pour nous, cela a démarré bien avant avec déjà l’annulation du cross-country et des établissem­ents qui faisaient entre 50 à 80% de leur chiffre d’affaires sur un week-end. Il faut dire que le mois de mars est un mois creux pour notre activité en Tarn-et-garonne et cet événement organisé à cette période-là c’est une aubaine. Après tout s’est enchaîné avec l’annulation de rassemblem­ent. C’est simple, avant que l’on nous ferme les restaurant­s, en événe mentiel et en traiteur l’on était déjà à 100%. Et voilà que l’on nous an nonce la fermeture des établisse ments. Justement, comment avez-vous vécu cette annonce ? Globalemen­t et majoritair­ement dans la profession, cela a été d’une violence inouïe. Rien ne laissait présager cela, la plupart d’entre nous étions en salle avec nos clients quand l’annonce a été faite à la télé. On n’était pas au courant et l’info est arrivée à minuit avec la gendarmeri­e ou la Police qui faisaient sortir les gens du restaurant. C’était comme ça partout en France, pas seulement en Tarn-etgaronne, ils ne faisaient qu’appliquer la décision qui venait d’être prise sauf qu’ils se sont trouvés dans des établissem­ents qui n’étaient pas au courant. Il y a bien sûr l’aspect financier, mais il faut aussi regarder l’aspect humain. Les profession­nels du tourisme sont épuisés que ce soit moralement ou physiqueme­nt. Les frigos étaient pleins et plus de clients. Avec les frigos pleins et tout le programme mis en place en 2020 pour rattraper les années de vaches maigres que l’on venait de subir qui tombe à l’eau. On vit une injustice. La profession s’était vraiment mobilisée pour repartir du bon pied. Vous en voulez beaucoup au gouverneme­nt. Non. Personne ne remet en cause la décision qui a été prise et son utilité. Je veux juste témoigner de son intensité pour beaucoup d’entrenous qui n’étions pas devant notre téléviseur. À quoi pense-t-on alors. Immédiatem­ent, il y a eu le «emporté» et le «livré» qui sont devenues une solution. L’UMIH de Tarnet-garonne a été très réactive pour accompagne­r ceux dont ce n’était pas l’activité. Il y a une réglementa­tion très stricte à suivre et cela peut être délicat. Le préfet s’est rapidement positionné favorablem­ent à notre demande et une dizaine d’inscriptio­ns ont été faites auprès de la CCI. La vente à emporter représente beaucoup de profession­nels de la restaurati­on. Cela reste à la marge parce que l’on a un problème de rentabilit­é. Il y en a qui ont commencé et qui ont arrêté, d’autres démarrent maintenant. Beaucoup de restaurate­urs ont donné la marchandis­e qu’ils avaient autour d’eux : aux hôpitaux, aux pompiers, des voisins, des clients. Ceux qui pouvaient recevoir des dons. Le 1er avril, il a fallu payer les salaires. Le mois de mars s’est arrêté au 15. Il y en a pour qui c’est difficile, mais au 30 mars l’on a pas entendu parler de personnes qui n’auraient pas pu payer. Il y a eu 15 jours d’activité et tous les prêts, les charges ont été reportés. En revanche, au 30 avril, la profession s’attend à 30% de défaillanc­e au niveau national. Le report des charges, c’est très bien, mais ce n’est pas une annulation. Dans 6 mois l’on va avoir le double de charges, celles actuelles et celles à payer. La trésorerie est insuffisan­te. C’est simple, en Tarn-et-garonne, c’est la quatrième crise en deux ans. On a eu les agriculteu­rs qui voulaient défendre les zones défavorisé­es, puis les gilets jaunes et derrière les retraites. Dans le tourisme, depuis deux ans c’est très difficile parce qu’il y a toujours un élément extérieur qui empêchait de travailler. Vous pensez que 2020 sera encore une année noire Évidemment. Vous prenez un traiteur qui doit faire un mariage. On lui dit que la date est reportée à octobre, dans l’absolue ça va bien sauf qu’à ce moment-là il ne pourra pas faire une autre prestation. Au final, le chiffre d’affaires de l’année est moindre, mais on garde 100% des charges. Et dans les restaurant­s, la perte c’est la perte, les gens ils ne vont pas venir manger deux fois pour rattraper le jour où ils ne sont pas venus. Depuis le début de la crise, avezvous beaucoup d’appels de confrères à la recherche d’informatio­ns ? Non dans la mesure où l’on correspond beaucoup par mail. Nous

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