Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
« On espère une reprise au 29 mai »
Retourner consommer, oui. Retourner communier, non. Voilà, à gros traits, comment les fidèles, catholiques pour la plupart, ont perçu leur sort dans le plan de déconfinement, présenté par Édouard Philippe. Si les lieux de culte peuvent rester ouverts, les célébrations (hormis les obsèques en petit comité) ne pourront pas reprendre le 11 mai. Pour autant les responsables religieux espèrent une reprise au 29 mai et non le 2 juin comme nous le confiait Mgr Ginoux, évêque de Montauban : « Le 2 juin est une date ennuyeuse pour l’église catholique mais aussi pour le judaïsme puisqu’elle arrive après la Pentecôte qui est un grand jour pour les Catholiques. C’est un jour de grande fête puisque c’est la clôture du temps pascal. Si c’est avancé au 29 mai, alors ce sera possible »
Mais de nombreuses incertitudes planent encore sur cette date. Pourtant, le clergé français avait fait savoir à quel point il était prêt à reprendre du service, en refondant complètement les pratiques : distanciation entre les fidèles (hormis couples et familles), multiplication des messes, plan de circulation, communion à la main et nettoyages des églises… le 24 avril, 130 prêtres de toute la France avaient signé une tribune appelant le gouvernement à les « laisser servir ». Rien n’y a fait.
« Les célébrations, qui sont de nature à favoriser les brassages, sont le point sur lequel nous devrons être le plus vigilants et fermes », indique le cabinet du Premier ministre. En coulisses, on rappelle aussi que l’âge élevé de beaucoup de fidèles en fait des cibles privilégiées du Covid-19.
Les évêques, ont d’abord « pris acte avec regret » de cette décision: « C’est un peu lassant. On fait des propositions et il est étonnant que l’on en demande autant pour la fréquentation de nos églises qui sont grandes et ne rassemblent pas, sauf exception, d’immenses foules. On peut faire en sorte que les gens se tiennent loin les uns des autres » explique Mgr Bernard Ginoux.
Il est bon de rappeler que les églises restent toujours ouvertes mais c’est le fait que les gens ne puissent pas s’y rassembler qui semble paradoxal à leurs yeux « alors que l’on parle de la ré-ouverture de beaucoup de lieux comme les champs de courses mais pas des lieux de cultes. Est-ce que la transmission serait plus forte » questionne l’évêque de Montauban « Et puis il y a la question des départements, or dans les départements verts comme le Tarnet-garonne, où le risque semble assez limité, on pourrait avoir une mesure plus ouverte ».
Pour les Chrétiens, la messe va plus loin que le simple fait de se rassembler pour prier. C’est l’eucharistie, c’est le corps du Christ… des choses essentielles, une nécessité d’expression au moment de Pâques et de Pentecôte, d’appartenance à la foi catholique « or pour beaucoup de gens ce ne sera pas le cas » regrette Mgr Ginoux.
Toutefois, l’ensemble des responsables religieux ont tous annoncer qu’ils suivront les choix du gouvernement. La mort dans l’âme.
Le ministre de l'intérieur Christophe Castaner a affirmé jeudi travailler "aux conditions d'une reprise des cérémonies religieuses" avec du public "d'ici la fin du mois".