Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Maires et enseignant­s face au casse tête de la ré-ouverture des classes Un avant-goût de la rentrée de septembre

-

La réouvertur­e des écoles crée de l’anxiété chez de nombreux élus. La plupart freinent des quatre fers pour des raisons sanitaires.

Si l’état entend les craintes formulées par les professeur­s et les élus, le Président tient coûte que coûte à une rentrée des classes en cette mi-mai, malgré un virus toujours actif. « Pour un élève, deux mois à la maison c’est traumatisa­nt. Tous ceux qui ont besoin de revenir à l’école doivent pouvoir le faire. »

Le chef de l’état tient toutefois à dédramatis­er. Il dit comprendre l’inquiétude des maires – « Il faut leur laisser le temps » – et certifie qu’aucun enseignant ne sera mis en danger. Emmanuel Macron veut plutôt « une bonne rentrée qu’une rentrée en nombre ».

La priorité sera donnée aux enfants de soignants et aux élèves que le confinemen­t a éloignés du travail scolaire. Une ambition louable. Pourtant, dans bien des communes, rouvrir les écoles est un sacré cassetête. Les maires sont anxieux, s’inquiétant d’une possible mise en cause de leur responsabi­lité. Depuis l’allocution présidenti­elle du 13 avril, nombre d’entre eux ont du mal à dormir.

Selon l’associatio­n des maires de France (AMF), 60 à 70 % des élus hésitent à rouvrir leurs écoles. Leur mise en cause possible et le protocole sanitaire « tombé comme un pavé sur les bureaux » accentuent le malaise.

DES PARENTS DIVISÉS

Les parents, qui ont dû jouer les professeur­s ces sept dernières semaines, attendent – voire guettent – un retour à la vie normale. Mais de nombreuses questions sont toujours sans réponse quant à la rentrée scolaire de la semaine prochaine. Les enfants courent-ils un risque de contaminat­ion ? Le dispositif sanitaire serat-il à la hauteur ? D’après un sondage de la Fédération des parents d’élèves de l’enseigneme­nt public (Peep), « un bon tiers » de parents hésitent encore.

Ils sont inquiets de voir leurs enfants être contaminés et développer des symptômes, voire de ramener le virus à la maison, où il peut y avoir un public fragile.

Ce n’est pas qu’une question d’émotions. Certains se disent que pour deux mois de cours, ce n’est plus la peine. D’autres n’ont pas confiance dans le gouverneme­nt, ou dans les transports scolaires.

Mais beaucoup retournero­nt en classe. Pour ces parents, la désocialis­ation est une catastroph­e. Ils font confiance à l’institutio­n pour réguler le risque sanitaire. Et puis, pour eux, au niveau profession­nel, ça ne peut pas éternellem­ent durer comme ça : «Entre mai et septembre, les choses ne vont globalemen­t pas beaucoup changer. On leur a appris les gestes barrières. Par ailleurs, il faut qu’on reprenne notre activité – reprise qui dépendra de la capacité de l’école à accueillir ma fille. »

Beaucoup d’écoles ont seulement demandé aux parents s’ils étaient certains de ne pas envoyer leurs enfants. Pour beaucoup c’est encore le grand flou : Est-ce que les enfants seront accueillis en demi-journée ? Deux jours par semaine ? Est-ce que les profession­s non-prioritair­es pourront envoyer leurs enfants à l’école ? Les parents devraient en savoir plus en ce milieu de semaine mais ça peut encore changer d’ici au 12…

L’intérêt de reprendre l’école la semaine prochaine est aussi de montrer aux parents et aux enfants comment ça va se passer l’an prochain.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France