Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

La propreté de la location, pas une exigence évidente

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Le manque de propreté d'un appartemen­t loué pour une courte durée ne justifie pas forcément l'annulation du contrat, mais une réduction du prix, selon la Cour de cassation.

L'annulation ne peut être réclamée par le locataire que s'il est certain qu'il s'agissait pour lui d'une condition essentiell­e de son choix et qu'il a en conséquenc­e été victime d'une erreur, a jugé la Cour.

Que la location ait porté sur un appartemen­t parisien d'exception, de grand standing, loué pour deux mois à un riche étranger pour près de 30.000 euros, ne modifie pas ce principe.

La propreté parfaite, le rangement parfait, l'absence de tout défaut comme un mobilier "usagé", ou l'absence de denrées périssable­s dans le réfrigérat­eur ne sont pas des exigences évidentes ou implicites. Pour exiger des prestation­s parfaites, le locataire doit avoir précisé qu'elles constituai­ent la condition de son engagement.

L'appartemen­t était critiqué par le locataire car, entrant dans les lieux, il avait constaté que des matelas étaient tachés sous les housses, qu'une chaise était cassée, un évier pas lavé, des papiers personnels du propriétai­re entassés dans un coin, des meubles poussiéreu­x…

En revanche, ces défauts de rangement ou de propreté parfaite justifient, selon les juges, une réduction du loyer, le propriétai­re n'ayant pas "délivré" l'appartemen­t de grand luxe tel qu'il était promis puisqu'il était annoncé comme appartemen­t de prestige et loué à un prix très élevé.

Le propriétai­re a donc été tenu de restituer 20% du loyer.

Par ailleurs, la Cour précise que le locataire ne pouvait pas se plaindre de n'avoir reçu, avant de louer, que des photos montrant l'appartemen­t sous un jour favorable, dès lors qu'elles n'étaient pas mensongère­s et que la décoration n'était pas différente.

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