Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Le marché est de retour sur les allées de l’empereur
Après celui de la place Lalaque mercredi, c’est celui des allées de l’empereur qui a dressé ses étals ce samedi pour le plus grand soulagement des producteurs et commerçants, mais aussi des clients qui se sont pressés nombreux pour faire leurs achats. Un marché un peu particulier puisque seuls les produits alimentaires étaient proposés à la vente ainsi que les plants de tomates et autres salades très prisés par les jardiniers amateurs.
Bien entendu des règles sanitaires étaient présentes avec distribution de gel hydro alcoolique et sens de circulation, limitation du nombre de stands avec un espacement matérialisé. Mais le soleil et le bonheur du déconfinement laissaient entrevoir une certaine prise de liberté de la part de beaucoup de clients. Les fameux gestes barrières pourtant serinés en permanence par tous les médias, n’étaient pas toujours appliqués, les masques souvent absents, et la distanciation remisée au rayon des mauvais souvenirs. A croire que pour certains le virus a disparu et que la vie peut reprendre comme avant. Souhaitons que ce sentiment d’invulnérabilité ne nous conduise pas vers une deuxième vague que redoute la plupart des spécialistes.
Côté producteurs cette période de deux mois a été certes compliquée, mais la plupart a su s’organiser en utilisant les circuits courts, la vente à la ferme ou les livraisons aux clients. Pour Lucien et Margot sa petite fille : « Nous avons de nombreux clients qui sont venus s’approvisionner directement à la ferme et en plus nous avons participé au drive fermier de la ferme du Ramier, ça nous a permis d’écouler une partie de notre production, mais nous sommes heureux que le marché puisse fonctionner à nouveau. »
En revanche du côté de chez Vincent, marchand d’huitres de Bouzigue, la période a été beaucoup plus compliquée : « J’ai 5 salariés que j’ai dû mettre au chômage car on n’avait plus aucune activité. Les restaurants qui sont nos principaux clients sont fermés et la vente sur les marchés n’était plus possible. Il était indispensable pour nous de reprendre les marchés, on n’aurait pas pu tenir beaucoup plus longtemps. On n’a pas voulu demander un prêt garanti, car il faudra bien le rembourser un jour alors on a puisé dans notre trésorerie, mais on arrivait à la limite. »
Côté Sierrasol, Marie et Yoan on tenté de faire au maximum le dos rond. Marie
: « La boutique restait ouverte pour l’épicerie et la vente à emporter, nous avons même mis en place un système de livraisons pour conserver une partie de notre activité, mais le manque à gagner du fait de l’interdiction de consommer sur place est conséquent et nous avons été obligés de demander un prêt garanti par l’état pour renflouer notre trésorerie. Mais un prêt reste un prêt et il faudra bien le rembourser. »
On le voit la vie reprend son cours, doucement, bien sur la prudence doit rester de mise pour qu’un jour peutêtre, tout puisse redevenir comme avant.