Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le congé parental ne doit pas diminuer certaines allocation­s pour les femmes

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Une salariée peut obtenir que la loi ne soit pas appliquée lorsqu’elle aboutit de fait à une discrimina­tion fondée sur le sexe dans la fixation des indemnités de licencieme­nt ou de l’allocation de congé de reclasseme­nt.

Dans la mesure où des femmes, davantage que des hommes, sont amenées à travailler à temps partiel du fait d’un congé parental d’éducation, a observé la Cour de cassation, leur rémunérati­on se trouve plus souvent réduite que celle des hommes et la fixation des indemnités en fonction de la rémunérati­on reçue au moment du licencieme­nt amène à les désavantag­er.

Il s’agit pour les juges d’une discrimina­tion indirecte fondée sur le sexe et dépourvue de fondement. Pour juger ainsi, la Cour de cassation a observé que le Traité sur le fonctionne­ment de L’UE posait "un principe d’égalité des rémunérati­ons entre travailleu­rs masculins et féminins".

Dans un cas de licencieme­nts économique­s collectifs, une salariée contestait ses indemnités fondées sur sa rémunérati­on réellement perçue au moment du licencieme­nt, alors qu’elle était réduite du fait d’un congé parental d’éducation.

La loi, en permettant cette pratique, n’est pas conforme au traité européen qui est une norme juridique supérieure, a rappelé la Cour de cassation, et elle doit donc être écartée par le juge, sans attendre que le législateu­r l’ait modifiée. Les indemnités doivent être calculées sur le temps plein, sans quoi les femmes seraient désavantag­ées.

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