Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Faut-il craindre l’arrivée d’une deuxième vague ?

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Il y a les très optimistes, comme le médiatique et controvers­é professeur Didier Raoult, qui a assuré dans une vidéo qu’un possible rebond de l’épi- démie, notamment à l’automne, était « une fantaisie » et qu’une disparitio­n du virus était une hypothèse raison- nable.

Analyse qui lui avait valu une sèche réaction du ministre de la Santé, Oli- vier Véran. Il a rappelé les précédente­s prédiction­s du médecin (qui ne croyait pas à une première vague) et a estimé que ses propos n’étaient « pas très responsabl­es ».

D’autres spécialist­es affichent un optimisme plus mesuré. Pierre Tatte- vin, chef du service d’infectiolo­gie du CHU de Rennes (Ille-et-vilaine), esti- me que « nous ne sommes pas con- damnés à une deuxième vague ». Il note qu’« à ce jour, aucun pays

n’[en] a connu », mais convient que tout dépendra de la bonne observance des gestes barrière et de la capaci- té à réagir vite pour identifier les patients porteurs.

Le virus est-il au moins freiné par l’arrivée de la belle saison ? Antoine Flahault,

référence en santé publique, estime que « certains éléments plai- dent déjà en faveur d’un frein estival, fût-il partiel. Beaucoup d’infections respiratoi­res connaissen­t un tel frein dans les zones tempérées ».

Les gestes barrières, les mesures de distanciat­ion et la limitation des échanges internatio­naux suffiront-ils à éteindre la circulatio­n mondiale d’un virus qui touche quasiment tous les territoire­s ?

En Allemagne, le virologue Christian Drosten, conseiller du gouverneme­nt allemand, craint une « seconde vague plus puissante que la première » à l’hiver prochain. Jeanfranço­is Delfraissy, le président du Conseil scientifiq­ue, insiste sur la nécessité de s’y préparer.

Pour François Renaud, spécialist­e de l’écologie des virus, les prédiction­s « ne sont, à ce jour, que pure spéculatio­n. Tout est possible car les paramètres épidémiolo­giques dont nous disposons ne peuvent en rien permettre d’établir un prévision- nel scientifiq­ue ». Et le chercheur d’énumérer une impression­nante liste d’inconnues.

Seule certitude, le taux d’immunité naturelle de la population française est en moyenne dix fois inférieur à ce qu’il faudrait pour bloquer le virus sans mesures supplément­aires. La prudence s’impose. Serionsnou­s prêts à supporter avec la même abnégation un second confinemen­t ?

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En Allemagne, le virologue Christian Drosten, conseiller du gouverne- ment allemand, craint une « seconde vague plus puissante que la première » à l’hiver prochain.

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