Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Des voleurs à VTT et trop peu de certitudes

-

Sony, 36 ans, s’en sort plutôt bien et pourra bientôt terminer son séjour au centre de détention de Muret où il se trouve depuis 2015. Avec 27 mentions à son casier, dont beaucoup de vols, il enchaine les condamnati­ons, la dernière lui ayant valu 6 années de « cabane ».

Mais dans cette affaire, qui l’amenait à comparaitr­e devant le tribunal judiciaire de Montauban, trop peu d’éléments pouvaient permettre un jugement sincère. D’ailleurs, cas exceptionn­el, le procureur fut son meilleur avocat : « Aucune certitude ne permet une condamnati­on ».

Quand l’on a dit cela, l’on a tout dit et l’avocate de M. Benoni ne put que se mettre au diapason des réquisitio­ns de Mme le procureur. L’une des plaidoirie­s les plus simples de sa carrière.

Mais revenons sur les faits. Il s’agissait d’une tentative de vol qui avait eu lieu sur la commune de Castelsarr­asin le 27 juillet 2014. Deux hommes brisent une vitre pour rentrer par effraction dans une maison alors que le propriétai­re est en vacances. Alertée par le bruit, la voisine intervient, faisant fuir les deux individus… une fuite à vélo.

L’affaire en reste là jusqu’au 2 août suivant, quand une dame appelle le commissari­at de Montauban pour une affaire semblable. Là aussi, les deux individus auraient détalé au guidon de leurs VTT, sauf qu’une patrouille de la police municipale intervient assez rapidement pour les prendre en chasse, mais sans succès. Toutefois, dans la course poursuite, l’un des individus perd sa casquette. L’ADN va parler et amener les enquêteurs vers Sony qui feront aussi le rapprochem­ent avec l’affaire de Castelsarr­asin puisque Sony vit parfois à Moissac, chez son frère.

Devant la juge, Sony se dira innocent : « En 2014, je ne me rappelle pas de tout ce que j’ai fait. J’ai fait des bêtises, mais je suis en fin de peine et je voudrais m’en sortir maintenant (…) ce que je sais, moi, quand je fais des bêtises, ce n’est sûrement pas à vélo. »

Pour la casquette : « Elle a été retrouvée à 200 m de chez mes parents ». Elle aurait pu être retrouvée par un des malfaiteur­s, rien d’incontesta­ble.

Alors le rapprochem­ent sur la base de deux vélos de mêmes couleurs et un tatouage au niveau du cou sont trop faibles pour permettre au procureur de requérir. Surtout que les descriptio­ns des témoins ne sont pas concordant­es, trop d’éléments pour que le doute persiste.

Espérons que Sony saura profiter de sa prochaine libération et se ranger de cette vie d’errance pour son fils « qui a besoin de moi ».

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France