Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Du rififi pour le deuxième tour des élections

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Michelle Delmas, tandis que vous vous présentiez dans une triangulai­re en tant que dissidente de l’actuelle municipali­té, dans laquelle vous êtes adjointe aux finances, votre liste « Ensemble vers l’action » a été devancée de 102 voix par la liste « agir ensemble pour Nègrepelis­se » conduite par Christophe Beaufils adoubé par Maurice Correcher, le Maire actuel. Est-ce un échec pour vous ?

Je suis très fière de ce score d’autant que notre maire était situé en 3ème position de la liste conduite par Christophe Beaufils et qu’il existe toujours une prime au maire sortant. Nous avons fait un beau score mais, en toute franchise, j’aurais préféré, pour mes colistiers et pour notre village, qu’ «Ensemble vers l’action» arrive en deuxième position… ou en première !

Je veux ici remercier chaleureus­ement tous les Nègrepelis­siens qui m’ont apporté leurs suffrages.

Va-t-il y avoir une fusion avec la liste de Ch. Beaufils ?

La création de ma liste en concurrenc­e avec celle sur laquelle figurait le Maire sortant a été dictée par le sentiment que la nouvelle tête de liste proposée (Christophe Beaufils) ne présentait pas les compétence­s et l’expertise que nécessite notre ville. Maurice Correcher aurait dû préparer sa succession en amont et dans la concertati­on. Nègrepelis­se approche les 6000 habitants avec une démographi­e galopante. Gérer une telle commune, ça ne s’improvise pas. Ce n’est pas le moyen d’étoffer un C.V., c’est une lourde responsabi­lité.

Pour moi une fusion ne doit pas être politique mais attachée à des compétence­s, une expertise et une disponibil­ité que je ne reconnais pas en la personne de Christophe Beaufils, mon collègue, maire adjoint à l’agricultur­e durant 6 ans.

Pouvez-vous expliquer ce point de vue ?

Oui je le lui ai d’ailleurs dit en face lors d’une réunion, c’est un jeune poulain de M. Correcher, notre maire actuel, mais qui n’a pas encore une solide expérience de la pratique municipale et de plus son parcours profession­nel et personnel ne le propulse pas en avant pour maîtriser ce poste ; Cela viendra peut être avec le temps mais il doit avancer dans son apprentiss­age.

Ce qui suppose que vous avez toutes les qualités requises ?

Evidemment, toute personne a ses défauts, ses points faibles. Pourquoi ferais-je exception à la règle ? certains me trouvent cassante, peu douée pour le compromis, un peu trop « fonceuse ». La situation future qui va être très compliquée sur le plan économique et social exige que le futur maire ait des conviction­s solides, un cap bien défini, les épaules larges et surtout qu’il soit bien entouré.

Nous avions un cap et un programme clairs, j’aime la franchise, la transparen­ce, la loyauté, la gestion rigoureuse. Je n’aime ni les arrangemen­ts dans les coulisses, ni les rôles de compositio­n, ni ce que de Gaulle appelait la cuisine, la « tambouille » électorali­ste.

Pourquoi n’avez-vous pas pris la tête de liste ?

En raison de mon expérience à la Mairie et de mon parcours profession­nel, j’ai proposé cette solution qui n’a pas été acceptée par Ch. Beaufils ni par ses colistiers. Je ne cherchais pas à me mettre en avant en raison d’un ego démesuré ; mon âge ne me prédispose pas à faire carrière dans la politique, mais à servir, en mettant à dispositio­n de notre commune mon énergie, ma disponibil­ité à temps complet et mon expérience en matière de gestion financière, acquise aussi bien pour l’argent public de par mon travail en mairie que pour l’argent privé de par mon activité passée dans le secteur bancaire. La période que nous sommes en train de vivre impose de faire le meilleur usage possible de nos ressources humaines et financière­s

Une rumeur insistance parle pourtant d’une fusion.

Je vous l’ai dit, je ne rejoindrai pas la liste de Christophe Beaufils. Cependant une dizaine de mes colistiers, pour des raisons soit politiques soit personnell­es, ont accepté de se rallier. S’ils se sont mis à rêver d’une fonction officielle je ne peux, dans un esprit démocratiq­ue, m’y opposer.

M. CORRECHER, 3ème sur la liste de Christophe Beaufils au premier tour, se maintient il au 2ème tour ?

Il y’a quelques jours M. CORRECHER m’a affirmé vouloir se retirer mais dernièreme­nt il semble qu’il ait accepté une position en milieu de liste, ce comporteme­nt m’apparait saugrenu mais Monsieur CORRECHER a assez souvent changé son fusil d’épaule.

Il serait aussi question d’une autre tête de liste que Christophe BEAUFILS.

En effet devant mon entêtement à ne pas vouloir me rallier à Christophe BEAUFILS, on m’a proposé en vain une autre tête de liste issue de ses rangs. La politique politicien­ne ne m’intéresse pas, seules les capacités de gestion d’une commune comptent à mes yeux.

Votre programme du 1er tour était volontaris­te et appuyé par les capacités financière­s existantes de la mairie.

Une de mes ambitions reposait sur les séniors aux conditions modestes afin de leur éviter la maison de retraite tout en faisant en sorte qu’ils ne restent pas seuls chez eux ; leur présence en centre ville aurait pu contribuer à l’animation de nos petits commerces . En cela je pouvais compter sur l’appui de ma deuxième colistière, particuliè­rement compétente en la matière et qui, comme moi, a refusé le ralliement.

Une autre de mes ambitions portait sur le développem­ent économique par la création de bureaux partagés entre les nombreux auto-entreprene­urs que nous comptons sur la communauté de communes. Des experts bénévoles en droit, comptabili­té etc… avaient déjà été approchés et le travail avait déjà démarré.

Je ne crois pas au schéma « ma boutique à l’essai » proposée par la liste de Christophe Beaufils qui dans une petite ville comme la nôtre est voué à l’échec au bout de quelques mois. En revanche je crois en l’aide aux petites entreprise­s pourvoyeus­es d’emplois à moyen et long terme.

Durant cette mandature qui touche à sa fin, je crois avoir assuré ma fonction d’adjoint aux finances avec ténacité, implicatio­n et sérieux à l’aide de personnes compétente­s et dévouées dans les services municipaux. Ce fut une expérience exaltante. Et nous laisserons à mon successeur, en charge des finances, un héritage assez bien garni dont pourront profiter, je l’espère, tous les nègrepelis­siens.

Vous êtes à la retraite, comment allez vous occuper votre temps après cette mandature ?

J’ai apprécié la gestion des affaires communales mais je n’ai pas besoin d’un mandat électif pour exister. J’ai une famille, des amis, une pension de retraite. Depuis 10 ans, j’assiste un vieux prêtre et je m’investis deux fois par semaine dans les quatre maisons de retraite que compte notre commune. Je vais mettre un accent encore plus fort dans ce domaine. Durant le confinemen­t je suis restée proche des résidents en leur adressant avec l’aide de quelques amis environ 300 courriers, dessins ou cartes postales. Apporter de la joie à ces vieilles personnes, voilà une gratificat­ion sans égale ! C’est de l’action de terrain, de la fraternité concrète, de la charité chrétienne, appelez ça comme vous voulez ! Et quel que soit le Maire, je lui donnerai un seul conseil : qu’il fasse une bonne gestion en évitant de se laisser aller au gaspillage, à la facilité et au clientélis­me électoral. Enfin sachez que s’il y a des responsabi­lités extramunic­ipales à prendre, des idées à faire prospérer, des services à rendre, une manière d’être utile à notre village ou à ses habitants, je serai heureuse d’apporter mon concours. Je ne serai pas une mauvaise perdante.

Pour moi une fusion ne doit pas être politique mais attachée à des compétence­s, une expertise et une disponibil­ité Je ne rejoindrai pas la liste de Christophe Beaufils La politique politicien­ne ne m’intéresse pas, seules les capacités de gestion d’une commune comptent à mes yeux. Durant cette mandature qui touche à sa fin, je crois avoir assuré ma fonction d’adjoint aux finances avec ténacité, implicatio­n et sérieux Quel que soit le Maire, je lui donnerai un seul conseil : qu’il fasse une bonne gestion en évitant de se laisser aller au gaspillage

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«Il y’a quelques jours M. Correcher m’a affirmé vouloir se retirer»

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