Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Ce n’est pas moi, c’est les autres

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Les faits ont lieu le 9 août dernier dans une maison d’habitation de Montauban. Il doit être aux alentours de 7 heures du matin quand Mme Delzon ouvre les fenêtres pour aérer la maison et faire rentrer la fraîcheur avant les chaleurs de l’après-midi.

Elle s’absente de la pièce un petit moment, mais à son retour elle s’aperçoit qu’on vient de lui voler des téléphones portables, sa télé et on a fouillé dans son sac.

Sur place, la police relève des traces de main au bord de la fenêtre qui mène rapidement vers un délinquant multirécid­iviste.

Il s’agit de Mohamed, un Montalbana­is de 41 ans souffrant de troubles de la personnali­té avec de multiples addictions. Il n’arrive pas à expliquer pourquoi il va voler alors qu’il sait qu’il va être arrêté. Les premiers soucis avec la justice datent de 2003 pour une histoire de recel, se sont alors succédé 10 faits similaires de vol et consommati­on de stupéfiant­s. Ce n’est pas quelqu’un de méchant, mais il a besoin d’un suivi psychiatri­que.

La défense de Mohamed laisse songeur « Les traces de main, oui, mais ce n’est pas moi. C’est peut-être par curiosité, je suis passé par là et j’ai regardé à l’intérieur ».

Ces déclaratio­ns changent, se mélangent dans un brassage incompréhe­nsible : « J’étais venu voir mon médecin docteur psychiatre pour mes médicament­s parce que je déménageai­s » alors que, plus probableme­nt, il se rendait à son travail dans une exploitati­on agricole.

Une version qui changea à nouveau après les réquisitio­ns du procureur demandant de la prison ferme. Dans une tentative désespérée, il lance une dernière bouteille à la mer : « je suis allé au bureau de tabac et en revenant j’ai vu des gens de types européen, propre sur eux et rentrer dans une belle voiture et partir ».

Une nouvelle version qui ne fait que conforter le jury sur le peu de foi que l’on peut prêter à ses dires : « C’est un peu ennuyant de dire ça maintenant ».

Mohamed continu son tissu de mensonges : « J’ai gardé ça parce que je ne veux pas aller en prison. Ce n’est pas moi (… ) ce n’est pas à moi de trouver les coupables, c’est à la Police ».

Désormais, Mohamed a quitté Montauban pour se rapprocher de sa famille à Castelnaud­ary où sa jeune soeur est sa curatrice. Elle était à ses côtés devant la juge : « Depuis que j’ai repris la main, je n’ai rien à lui reprocher, il se tient à carreau ».

Tout au long du procès il clamera son innocence : « Je ne sais pas faire, moi je volais des autoradios après je ne suis jamais rentré chez des gens ».

Finalement la culpabilit­é ne fait plus trop de doute. Le plus compliqué est de trouver une peine compatible avec l’état psychiatri­que de l’accusé sans pour autant éluder ses antécédent­s.

Il en sera quitte pour 6 mois de prison qui pourront être probableme­nt aménagés avec le port d’un bracelet électroniq­ue.

Mohamed n’aura entendu que le mot coupable : « Ce n’est pas moi, je paye pour les autres. Ce n’est pas à moi ». C’est sa soeur qui le calmera et l’accompagne­ra jusqu’à la sortie du tribunal.

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