Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

PEPERE PIGNAN

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J’ai côtoyé Louis Aliot au conseil régional. A l’époque, il était directeur de cabinet de J M Le Pen et frontiste de choc. Aujourd’hui, il fait campagne aux municipale­s sans étiquette. C’est un malin, il est rond, patelin, accent chantant, tout en sourire, n’aime pas l’affronteme­nt. Parfois il joue les betas et ça marche. On oublie qu’il a un DEA de sciences politiques et un doctorat en droit. Son gabarit lui permet de faire parti du club des députés rugbymans où tout le monde lui serre la main, sauf en période de coronaviru­s. Au conseil régional, je ne le voyais pas souvent, à l’assemblée nationale, non plus. Personne ne dira du mal de l’ex-compagnon de Marine Le Pen car personne ne l’a croisé. Député, non, ça ne dit trop rien à celui qui avoue : « on a vite fait le tour ». Il est pourtant élu depuis deux ans seulement. En revanche, quand il est à Paris, il rate rarement une bonne bouffe avec ses copains du RN. Si Louis Aliot n’est pas près du burn out à l’assemblée, il ne se foule pas trop la rate non plus à Perpignan où ses nombreuses absences au conseil municipal font l’objet de commentair­es acides n’ayant pas l’air d’émouvoir ses partisans (35,66% au premier tour). L’excuse étant toute trouvée, il était député européen ! Pas le temps Loulou ! Sauf que, une malicieuse ONG qui suit attentivem­ent l’activité des élus a épinglé la relation pour le moins distanciée qu’entretenai­t Loulou avec l’enceinte du Parlement. Il est des trois députés européens les plus cossards. Tranquille le matin, cool l’après- midi, pénard le soir, telle est la vie de Louis. Quand on lui parle d’un dossier dont il a la charge, il répond : « oui, oui, je m’en occupe, mais tu sais, c’est difficile… » Aliot est un malin. Lorsque l’on évoque sa possible élection à la Mairie de Perpignan, il ne fanfaronne pas : « je suis un faux favori ». Oui, mais un vrai finaud qui fait campagne sans étiquette, lui le responsabl­e du Front National, qui bat des records de popularité dans ce parti où il a sa carte depuis trente ans. Il n’a plus que sa ville à la bouche. Une ville à 32% de taux de pauvreté, 25% de chômage dont il veut empêcher la dérive « marseillai­se ». Il n’hésite pas à en rajouter « on commence à entendre le bruit des Kalachniko­vs ». Recalé par son ex-compagne, Marine Le Pen, comme tête de liste aux Européenne­s, il avait déclaré : « je préfère Perpignan à toute autre forme d’engagement politique national et européen ». Loulou le cossard peut compter sur l’indigence de l’opposition. Le maire sortant, dont le bilan est jugé « médiocre ou mauvais » s’est ramassé au premier tour, 18,44%. Le député LR est plombé par sa qualité d’enarque, la gauche façon puzzle est faiblarde. Aliot, le gars patelin, est-il capable de devenir maire de son patelin ? Une ville de plus de 100 000 habitants serait une première pour le RN. Aux urnes citoyens…

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