Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Le trésorier escroque le CE de la clinique

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Durant deux ans et demi, Rudy a détourné à son profit 22 397 € provenant des comptes du Comité d’entreprise de la clinique du Pont de Chaume. C’est un contrôle de l’urssaf appelant un futur audit qui a poussait Rudy à dévoiler le pot aux roses dans un mail envoyé à la direction.

Les premières infraction­s datent de mars 2016, une facilité d’avoir de l’argent pour ce brancardie­r de 42 ans qui touche alors 1200 à 1300 €/mois.

À l’époque, sa situation familiale se complique avec une séparation d’avec son épouse, sa fille en garde alternée, une nouvelle compagne avec deux enfants à charge. Alors la carte bleue du CE sert à payer des restaurant­s, des jouets, les pleins d’essence quand il part en vacances…

Pris dans l’engrenage, il ne saura plus s’arrêter. Ce ne sont pas des achats dingues, au début 100 à 200 € chaque mois, mais la glissade se poursuit pour arriver à une moyenne de plus de 700 €/mois et au final 18 mois de salaire détournés.

Il apparaît clairement que le Comité d’entreprise a été trop confiant, trop naïf. Rudy se gardait bien d’être présent lors des réunions de présentati­on des comptes qui se concluaien­t par « on verra la prochaine fois ». De toute façon il était le seul détenteur de la CB : « En utilisant le compte de fonctionne­ment alimenté par la clinique, je n’avais pas l’impression de flouer les salariés ».

Ce coup de folie a causé des soucis à ses proches, sa compagne, ses parents. Il met un terme à 13 années de carrière au sein de la clinique.

Son avocate fera le parallèle avec son addiction aux jeux en ligne et tempèrera son comporteme­nt par le fait qu’il a démissionn­é et a dû retrouver rapidement un travail de mise en rayon dans une grande surface de Moissac. Sauf que c’est la direction de la clinique qui lui a demandé de démissionn­er. Plus de 20 000 € détournés, c’est un coût important pour une institutio­n dont le budget est légèrement inférieur à 100 000 €/an.

Il sera condamné à 6 mois de prison avec sursis et une interdicti­on de gérer de 5 ans. En revanche, la constituti­on de partie civile de la clinique a été jugée irrecevabl­e pour défaut de qualité à agir. Mais les ennuis ne sont pas terminés, c’est désormais au CE de déclencher une procédure civile pour indemnisat­ion.

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