Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Un acte irréfléchi entre jeunes
C’est une blague de gosse, stupide et irréfléchie qui amene Ludovic à comparaître après avoir déposé des tranches de jambon sur la poignée de la porte de la moquée de Castelsarrasin.
Les policiers vont apprendre que des lycéens s’attribuent les faits, un témoin dit même avoir vu Ludovic et un jeune mineur acheter du jambon au supermarché.
Entendu, le jeune Templais de 19 ans à l’époque reconnaît les faits : « on m’a chauffé. Ce n’est pas moi qui ai eu l’idée, mais c’est moi qui l’ai fait (…) il n’y a pas de message, je n’ai pas réfléchi, ce n’est pas un propos raciste ».
La présidente tentera d’en savoir plus et de responsabiliser le jeune homme qui manque clairement de maturité : « On est dans une forme de provocation ? Pourquoi ? C’est vous le majeur, je ne comprends pas que vous ayez fait ça. »
Le but est de comprendre son cheminement et d’être sûr que cela ne se reproduira pas : « Cela a été ressenti comme un acte agressif, offensant par les fidèles. Vous le comprenez ? »
Dans la salle, le président de l’association de la mosquée prendra la parole : « Si je suis là, ce n’est pas du tout une démarche de vengeance. On veut juste dire que cela peut devenir dangereux. On ne sait pas comment les gens peuvent réagir. En 20 ans, il n’y a jamais eu de problèmes (…) je pense que la situation n’est pas facile pour lui. L’on souhaite juste une sanction pédagogique, l’on est prêt à discuter avec vous » dit-il en direction de l’accusée contre lequel il ne se portera pas partie civile.
L’infraction est toutefois caractérisée : « C’est un acte idiot et particulièrement offensant » relève la procureur qui réclamera une peine de travail d’intérêt général « pour ne pas rester oisif ».
Ludovic reste très influençable, il souffre de troubles du comportement qui ne lui permettent pas de tenir un emploi stable. En cela, une démarche a été entreprise pour le réorienter vers un Établissement et service d’aide par le travail (ESAT). Cela fait un an qu’il suit aussi un traitement médicamenteux, « un problème de comportement qui explique en partie un effet de groupe, une sorte de blague sans réfléchir la portée de son acte » témoigne son avocate.
Le délibéré sera rendu le 3 juillet.