Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Ce qu’en pensent les entreprises du BTP
Le fameux guide de L’OPPBTP de reprise de l’activité en période d’épidémie de covid-19 vient d’être mis à jour pour une deuxième fois. Publié initialement le 2 avril, il avait déjà été retouché sur la question des masques le 10 avril, avant ce nouveau travail publié le 27 mai 2020 qui apporte des précisions sur les travailleurs mineurs.
Cette troisième version retire la recommandation d’interdiction des chantiers pour les apprentis mineurs, introduit les écrans faciaux comme possible alternative aux lunettes de protection. Le document contient aussi, à présent, de nouveaux conseils sur la prise en compte des personnes à risque, les mesures de prises de température, la simplification des procédures de nettoyage ou encore la possibilité de réemploi des cartouches de masques.
Mais qu’en pensent les entreprises utilisatrices car la mise en oeuvre de la théorie à la pratique n’est pas toujours simple et entre ce qui est écrit et la réalité ...
Les entreprises du bâtiment et des travaux publics se sont organisées toutes différemment afin de reprendre le travail il y déjà un mois de ça. Les gestes barrière et le guide Covid 19 à appliquer dans la profession reste toujours un vrai casse-tête.
Pour la Spie, c’est toute l’organisation du chantier qui est repensée. Le chef de chantier note la température des gars le matin, ils sont 3 sur un chantier mais chacun à sa tâche seul dans son environnement de travail (pelle, voiture…) ; le fourgon est désinfecté, l’arrière est aménagé avec le gel hydroalcoolique, un bidon de javel pour le nettoyage, des bouteilles d’eau individuelle, et des masques (2 ou 3 par jour pour tous). Le chef de chantier fait un rapport sanitaire complet chaque jour, très contraignant et chronophage. La réalisation des chantiers, ici d’enfouissement des réseaux, prendra plus de temps que prévu, mais on ne plaisante pas avec la santé. Aucun risque ne sera pris.
Pour l’entreprise Flores qui aménage des traversées de réseaux et des trottoirs sur la départementale 928, chaque ouvrier a son pack d’outils et de sécurisation personnel. Chacun a son poste, 2 dans le fourgon, le chef de chantier vient avec son véhicule personnel. Les ouvriers en plein air et à bonne distance ne portent pas le masque insupportable sous la chaleur. Mais lorsqu’un travail nécessite la proximité de deux ouvriers cela se complique et il faut se masquer. L’autorisation du port des visières semble être mieux toléré.
Pour cette entreprise électrique intervenant au collège Saint Joseph, avec deux ou trois ouvriers aussi, l’un dedans, l’autre dehors ou sur un engin, pas de proximité. S’ils travaillent ensemble de près le masque est de rigueur. Ils se lavent très souvent les mains et ne partagent plus l’outillage comme avant, chacun le sien.
Pour cet artisan qui travaille seul, rien n’a changé. Il a même travaillé pendant le confinement, seul sur ses chantiers en maisons individuelles sans croiser les propriétaires. Tout a été désinfecté à la livraison du chantier. Le masque n’est porté que lorsque il échange avec les clients.
Bref chacun s’organise toujours au mieux dans le respect des contraintes sanitaires exigées par la profession. Toutefois les modification du nouveau guide sont bien accueillies surtout la simplification des mesures de nettoyage ! Il n’en reste pas moins qu’il faudra toujours plus de temps pour réaliser les chantiers, tous s’accordent à le dire, vigilance oblige.