Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

« Ma main a ripé! » s’excuse-t-il au tribunal

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Damien est accusé d’atteinte sexuelle sur Sandrine, lui avoir touché la poitrine et le sexe avec une circonstan­ce de récidive suite à des faits datant de mai 2016.

Les faits se sont passés le 1er décembre 2018 et deux jours plus tard Sandrine, majeure sous tutelle, dépose plainte contre cet ancien résident du foyer où elle travaille.

Au départ c’est un groupe de quatre amis qui se retrouvent pour manger quelques viennoiser­ies à la table d’une boulangeri­e de la ville. Sandrine, Damien, l’excopine de Damien et un quatrième garçon qui les rejoindra plus tard. Ils chahutent, Damien ayant déjà des gestes déplacés envers Sandrine à tel point que l’un des employés de la boulangeri­e leur demande de sortir.

Les attoucheme­nts se poursuiven­t dehors et la plaignante ne cesse de lui dire d’arrêter, mais Damien continue.

Des témoins sont entendus et confirment les actes même s’ils divergent sur la gravité. En tout cas pour Damien « il n’y avait aucune intention sexuelle. Je l’ai taquiné ».

Ce n’est pas ce qu’a ressenti Sandrine qui ne supportait pas son comporteme­nt : « Elle vous a dit d’arrêter à plusieurs reprises », lui fait remarquer la présidente.

Ce fut un moment particuliè­rement pénible pour elle. Cette quadragéna­ire souffre d’une défiance intellectu­elle majeure. Elle vit et travaille au sein du foyer où elle est arrivée juste majeure. Une jeune fille meurtrie, victime de viols à répétition de la part de son père, vulnérable et sans conscience de son corps. Depuis, elle a accompli un travail sur elle-même qui continue aujourd’hui.

Tout ce qu’elle déclare est confirmé par Nicole et Luc. Ils décrivent Damien comme particuliè­rement excité ce jour-là, faisant beaucoup de bruit, plaçant sa main sur la cuisse. À plusieurs reprises elle lui a été demandée d’arrêter.

Il apparaît clairement que l’infraction est caractéris­ée aux yeux de la procureur, mais pas de la défense : « C’est une personne qui a du mal à s’exprimer dont les propos peuvent être mal interprété­s ».

Dans une précédente affaire datant de 2011, une agression sexuelle sur jeune fille de 10 ans, Damien avait fait l’objet d’une expertise psychiatri­que montrant des troubles graves de la personnali­té due à son enfance. Il a du mal à contrôler ses pulsions et sa vulnérabil­ité n’est pas compatible avec la détention. Toutefois, l’expert précise qu’il savait ce qu’il faisait.

À l’époque il avait été condamné à la prison avec sursis ainsi que l’obligation de suivre des soins. Une injonction qu’il a eu du mal à respecter : « je n’en ressens pas réellement le besoin », expliquera-t-il au juge.

En récidive et devant le peu d’effort dont il fait preuve, le tribunal le condamnera à effectuer 2 ans de suivi sociojudic­iaire. L’objectif poursuivi est de prévenir la récidive des délinquant­s sexuels, notamment en les « incitant » fortement à suivre un traitement. Il devra aussi indemniser sa victime à hauteur de 1300 €.

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