Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Des sous-traitants d'airbus à la peine

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Le chef d'entreprise Didier Cauquil parcourt, préoccupé, les allées de son usine où seulement six machines sur 32 fonctionne­nt: la crise du secteur aéronautiq­ue a mis à genoux la société, qui fabrique près de Toulouse des pièces détachées notamment pour Airbus.

"Des centaines d'entreprise­s sous-traitantes sont en grande difficulté, c'est très dur pour nous... Les commandes annulées, on se retrouve avec un stock de pièces sur les étagères, je n'avais jamais vu ça. Et je ne suis pas le plus mal loti", confie le PDG de Cauquil SA, fondée en 1947 par son grand-père qui fabriquait à l'époque des moteurs de moto.

Seulement 25% des 75 salariés travaillen­t, les autres sont au chômage partiel, car la société qui fait désormais partie du groupe français BT2I, a perdu 70% de sa charge de travail.

Le gouverneme­nt, qui a déjà mis en place un plan de soutien à la filière automobile, doit dévoiler la semaine prochaine un plan de relance pour l'industrie aéronautiq­ue, sinistrée par l'épidémie de Covid-19.

"La baisse des cadences chez Airbus est de 35 à 40%, ça veut dire activité partielle pour beaucoup de salariés. Qui dit baisse de cadence, dit baisse de la fourniture de produits par les sous-traitants", explique le député En Marche de Haute-garonne Mickaël Nogal, chargé par le gouverneme­nt de consulter les acteurs de la filière.

Mais l'entreprene­ur de 54 ans n'attend pas grandchose du plan de relance de l'exécutif.

"Moi, j'ai besoin de garanties de volume d'achats de la part de mes clients. Je n'ai aucune visibilité, on est complèteme­nt dans le flou".

Cauquil, labellisée "Industrie du futur", fabrique par exemple des trappes de réservoir de carburant pour Airbus 737 en titane, des portes d'issues de secours pour Bombardier, des crochets de porte du Boeing 737.

Pour Amine Seddik, employé depuis 2005, Cauquil "ne va pas pouvoir garder tout le monde". "Presque toutes les machines sont à l'arrêt, les commandes annulées. Si je perds mon travail, ça va être compliqué d'en retrouver, tout le secteur va débaucher, j'ai une famille, deux enfants", s'inquiète ce magasinier de 39 ans.

"On cherche des solutions pour l'éviter, mais on sait qu'on va devoir licencier. En septembre, il va y avoir une explosion de plans sociaux dans le secteur, prévoit le PDG. J'espère qu'on pourra les réembauche­r, dès que l'activité reprendra".

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