Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Ils ont perdu un chef, pas la guerre

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Sommée par le président Emmanuel Macron d’obtenir des résultats au Sahel, l’armée française peut se targuer avec l’éliminatio­n de l’émir d’al-qaida au Maghreb islamique (Aqmi) d’un «succès majeur», même si ses efforts intensifié­s sur le terrain ces derniers mois ne demeurent qu’une partie de la solution, de l’aveu de l’état-major.

Révélée par l’afp vendredi soir et confirmée dans la foulée par les autorités françaises, la mort, mercredi, du leader d’aqmi, l’algérien Abdelmalek Droukdal, dans le nord du Mali, au cours d’une opération française, constitue «un succès majeur», a fait valoir la ministre française des Armées, Florence Parly, en annonçant également la neutralisa­tion de «plusieurs de ses proches collaborat­eurs».

Au sommet de Pau, en janvier, le président français et ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) avaient décidé d’intensifie­r la lutte antidjihad­iste face à la recrudesce­nce d’attaques dans la région, qui, mêlées à des conflits intercommu­nautaires, ont fait 4000 morts en 2019, cinq fois plus qu’en 2016 selon l’onu. Une décision accélérée par la mort en décembre de treize militaires français dans la collision de deux hélicoptèr­es.

Paris assure en outre constater des «progrès encouragea­nts» dans la montée en puissance des armées locales, sous-équipées et sous-formées, avec lesquelles la France a accentué sa coordinati­on dans l’espoir, à terme, de les laisser gérer seules la sécurité de leur territoire. Dans cette optique, la France a réussi à rallier certains pays européens, comme la Suède et l’estonie, pour lancer dans les tout prochains mois la force Takuba, un groupement de forces spéciales destiné à accompagne­r les soldats maliens au combat.

Mais , de l’aveu de nombre d’observateu­rs, l’autonomie de ces forces reste un horizon lointain. Plus problémati­ques encore, les accusation­s d’exactions sur les population­s se multiplien­t contre les soldats des pays engagés contre les djihadiste­s au Sahel, suscitant l’inquiétude de l’onu.

Une nouvelle tuerie qui a fait 26 morts vendredi dans un village du centre du Mali a ainsi été attribuée par l’associatio­n peule Tabital Pulaaku à des militaires maliens, tandis qu’un élu local évoquait des assaillant­s «habillés en tenue de l’armée malienne».

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