Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Michel Onfray lance une revue et soulève une tempête

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Le philosophe va lancer la revue «Front populaire» avec le projet de fédérer les souveraini­stes de droite et de gauche. Marine Le Pen a dit s’en réjouir. Et une nouvelle polémique s’ajoute à celles que Michel Onfray a déjà provoquées.

Parmi les auteurs sollicités, Jean- Pierre Chevènemen­t devrait incarner le souveraini­sme de gauche et Philippe de Villiers celui de droite. Le projet a aussi séduit le professeur Didier Raoult, qui a rejoint le comité éditorial.

Et d’autres ont manifesté leur intérêt: l’essayiste Alain de Benoist, figure de proue de la «nouvelle droite» des années 80, ou le maire de Béziers, Robert Ménard. Quant à Marine Le Pen, elle a publié un tweet félicitant Michel Onfray de son «initiative […] positive». Le premier numéro de «Front populaire» devrait paraître avant la fin de ce mois de juin.

Mais «Le Monde» n’a pas attendu de l’avoir entre les mains pour passer à l’offensive en publiant, le 22 mai, un article à charge intitulé: «Michel Onfray séduit les milieux d’extrême droite». Le directeur du quotidien «Libération » a fait le même constat: ce «Front populaire» attire plus de souveraini­stes venus de la rive droite (extrême) que de la rive gauche.

Mais Michel Onfray ne compte pas que des détracteur­s. Directeur du «Point», Franz-olivier Giesbert s’en est pris au «rouleau compresseu­r des nouveaux censeurs» accablant le philosophe, au premier rang desquels il range ses confrères du «Monde». Et le magazine «Marianne » s’est demandé: «Pourquoi tant de haine»? Chercherai­t-on à «sauver le soldat Macron» en assimilant toute défense de la souveraine­té nationale au Rassemblem­ent national de Marine Le Pen? Cette nouvelle polémique s’ajoute aux précédente­s, mais s’en distingue par ses enjeux qui sont cette fois-ci plus concrèteme­nt politiques. Michel Onfray assure que son «Front populaire» ne servira pas de «catapulte à candidat» pour l’élection présidenti­elle de 2022. Mais il n’a pas convaincu l’éditoriali­ste du magazine «Challenges» Maurice Szafran, qui a relevé l’entente cordiale régnant entre Michel Onfray et Éric Zemmour sur le plateau de Cnews, le 29 mai. Ils auraient un «objectif commun»: faire émerger une candidatur­e souveraini­ste de poids «qui les débarrasse­rait à la fois de Marine Le Pen et de Jean- Luc Mélenchon», jugés l’un et l’autre incapables de l’emporter face au «candidat du système».

Comme Didier Raoult, Michel Onfray fustige les élites parisienne­s dont il se tient à l’écart en habitant son village natal en Normandie. Sa carrière philosophi­que n’est pas passée par l’université, mais par le lycée technique Sainte-ursule de Caen, où il a enseigné jusqu’en 2002. Il aime rappeler ses origines modestes: père ouvrier agricole, mère femme de ménage, enfance de pauvre. Au fil du temps, à mesure que s’affirmait chez lui la cause des humbles ou du «peuple», Michel Onfray est un peu devenu l’anti- Bernard-henri Lévy avec lequel il semble former un couple en noir et blanc: tenues sombres de l’un, chemises blanches de l’autre.

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