Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
ÉCOEURÉS ET DÉMOTIVÉS
Suite aux manifestations qui ont eu lieu en France, l’intervention du ministre de l’intérieur a créé une vague de mécontentement, mais l’opinion publique est heureusement largement majoritaire pour défendre les policiers et les gendarmes.
Frappé par la mobilisation importante 20.000 personnes, selon la préfecture de police de Paris, le 2 juin devant le Palais de justice - l'exécutif a tenté de calmer les tensions, le président Emmanuel Macron demandant à Christophe Castaner d'agir. Ce qui fut fait lundi.
Mais, avant même le début des rencontres avec les syndicats, la tâche du ministre de l'intérieur s'est avérée difficile au regard de l'unanimité de leurs réactions négatives, des gardiens de la paix aux commissaires.
A tel point que le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, et le préfet de police de Paris, Didier Lallement, ont écrit chacun de leur côté à leurs troupes respectives pour les assurer de leur soutien et de leur confiance.
LA SITUATION LOCALE
Difficile de dire si la région Occitanie est mieux ou moins bien lotie en termes de violences des forces de l’ordre ou de racisme dans l’institution : les données concernant les plaintes pour violences policières ne sont pas divulguées de façon régionale par le ministère de l’intérieur.
Ni plus ni moins qu’ailleurs, serait-on tenté de dire, la police est composée d’hommes et de femmes d’horizons et d’origine divers. Pour beaucoup au sein de l’institution, les temps ont changé, et « fini l’époque du vieux flic facho, si tant est qu’elle ait existé ».
Le racisme, ce n’est plus un sujet dans la police depuis belle lurette, il suffit de regarder les hommes et femmes qui portent aujourd’hui l’uniforme : elle est le reflet de la société, il y’a peut-être des racistes, mais ni plus ni moins qu’ailleurs. On pourrait d’ailleurs dire de même pour les actes mysogines.
Depuis le début de cette «affaire», les témoignages affluent de policiers issus de la diversité : « Je n’ai jamais entendu un collègue s’en prendre sérieusement à un autre parce qu’il était noir ou arabe. Celui qui le fait se fait rembarrer. Et si c’est fait, c’est sur le ton de la boutade, si c’est relou, on arrête vite. En revanche, dans les quartiers, j’ai entendu bon nombre de fois des délinquants les qualifier de traîtres ou de vendus. Qui sont les racistes, alors ? ! »
Revendiquant leur "adhésion sans nuance aux valeurs républicaines universalistes de (leur) métier" et leur présence "dans tous les services de la police nationale", ils disent "espérer que cette pluralité imprégnera un jour jusqu'aux plus hautes sphères du ministère".
FORCE DOIT RESTER À LA LOI
«Attention à ne pas dire usage de la force = violences policières », avertit un officier de gendarmerie.
Un policier de base, avec plus de 25 ans de carrière à son actif, explique : « Oui, il y a des abus, oui, c’est déplorable. Mais être pointé du doigt dès qu’on est contraint de faire usage de la force, ce n’est pas possible. On ne pourra plus intervenir ! On ne nous écoute plus. Il n’y a plus de dialogue. Pourquoi ? Parce que la police, c’est l’état. C’est l’ennemi !»
La vidéo embarquée, solution
miracle ? Dans le cas de George Floyd, c’est un faisceau de vidéos privées (télésurveillance). Ce type d’enregistrements est source de méfiance pour certains policiers. Une fois que c’est sur les réseaux sociaux, on ne peut plus rien arrêter. C’est le grand défouloir. Mais sans contexte, on peut faire dire tout et n’importe quoi à une vidéo… En revanche, les caméras embarquées sur les forces de l’ordre semblent mieux perçues : « Je pense que la généralisation de leur recours, pour les interventions, serait une très bonne chose, analyse un officier de gendarmerie. C’est un système efficace et protecteur, qui fait souvent tomber les tensions».
Son déploiement est pour le moment freiné pour des raisons budgétaires. Techniquement, aussi, il semble y avoir encore des problèmes empêchant de garantir pleinement le respect de certaines réglementations.