Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
268 décès de plus, l’impact du Covid dans notre région
En mars, avril et mai, la surmortalité a été inégale selon les départements et largement inférieure aux régions plus touchées par l’épidémie. Sur 268 défunts supplémentaires, 60 dépassaient 85 ans et 142 des personnes âgées de 75 à 84 ans.
Faut-il y voir les effets du confinement et d’une arrivée plus tardive de l’épidémie dans la région que dans le Grand-est ? Un effet de l’hydroxychloroquine largement prescrite dans notre département ? Ou bien la conséquence d’une capacité de dépistage inédite comparée aux autres régions de France qui aurait permis un meilleur isolement des patients infectés au Sars-cov2? Nul doute que les chiffres sur le surcroît de mortalité entre le 1ermars et le 25 mai que vient de livrer l’insee vont ouvrir la voie à de nouvelles querelles et des interprétations contradictoires.
Toujours est-il que le constat est posé.
+2% DE MORTALITÉ EN OCCITANIE CONTRE +17% AU NATIONAL
Sans surprise, en Occitanie comme dans la plupart des régions françaises, la crise sanitaire liée au Covid-19 a un impact sur le nombre total de décès. Une partie est attribuable au vieillissement de la population régionale, à des facteurs négatifs (victimes du Covid-19, mise sous tension du système de santé) mais aussi positifs (chute du nombre d’accidents de la circulation).
Au niveau national, le surcroît de décès en mars et avril est huit fois plus marqué qu’en Occitanie. La France compte 17%de décès supplémentaires. En termes d’impact, la région est loin derrière l’île-de-france (+66 %), le Grand Est (+38 %) et la Bourgogne-franche-comté (+19 %).
LE GARD EST LE PLUS TOUCHÉ
Les départements de la région ont été inégalement touchés par cette hausse de la mortalité.
L’ariège, le Tarn et le Tarnet-garonne ont, elles, un nombre de décès inférieurs aux années précédentes sur la même période (respectivement - 9% et - 6 %).
Dans la Haute-garonne et le Gers le nombre de décès est stable (0% et +2%), dans le Lot et le Lot-et-garonne la hausse est modérée (+7%).
C’est dans le Gard que l’on enregistre la plus forte hausse (+10%). «Cet excédent est toutefois très supérieur dans les départements massivement touchés du Grand Est et d’île-de- France, comme le Haut-rhin (+ 119 %), la Seine-saint-denis (+ 118 %) ou les Hauts-de-seine (+ 102 %)», notent les analystes de l’insee.
LE PIC DES DÉCÈS ATTEINT FIN MARS
Le nombre de décès a largement augmenté tout au long du mois de mars pour atteindre un pic en Occitanie, lors de la semaine du 22 au 28 mars, avec une mortalité supérieure de 7,5% (soit 84 décès supplémentaires en une semaine).
Cet excédent s’amenuise à partir de la semaine suivante pour s’éteindre fin avril.
SURMORTALITÉ AU-DELÀ DE 65 ANS
Parmi les décès constatés, 22%concernent des personnes âgées de plus de 85ans et 18% des personnes de moins de 65 ans.
Avant 25 ans, la mortalité est même légèrement inférieure en 2020. Au-delà de cet âge, elle s’accroît avec des disparités: +7% de 65 à 74ans, +52% entre 75 et 84 ans, et seulement +22 % à partir de 85 ans. Sur les 268 décès supplémentaires, 60 touchent des personnes de plus de 85 ans et 142 des personnes âgées de 75 à 84 ans.
Ces variations de la mortalité par âge semanifestent différemment pour les femmes et pour les hommes. La hausse du nombre de décès est trois fois plus importante pour les hommes.
6208 décès ont eu lieu dans un hôpital ou une clinique (51%), 3973 à domicile et 1967 dans un établissement pour personnes âgées. Pour autant l’évolution par rapport à 2019 est inverse : +11% de décès à domicile, +9% en Ehpad alors que les hôpitaux et cliniques ont connu une baisse de -6%.