Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Une « épave » qui fait des kilomètres

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Quelle ne fut pas la surprise de Pierrette Massat, une Ariégeoise qui accuse aujourd’hui un certain âge, quand elle reçut l’appel de M. Laplace lui demandant quelques informatio­ns sur une de ses anciennes voitures qu’il s’apprêtait à acheter 8000 € après avoir vu une annonce sur le Bon Coin.

En effet, Pierrette pensait celle-ci détruite. C’est en tout cas ce que lui avait dit son mécanicien lorsqu’elle lui avait amené après un accident : « Vous savez Madame, le coût des réparation­s est supérieur au prix de la voiture. Elle part en épave ».

Pierrette a donc porté plainte et les enquêteurs ont facilement retracé le cheminemen­t de l’opel. Le Garage Verger a cédé la voiture pour 200 € à l’atelier Azur véhicule d’occasion qui l’a ensuite vendu à Yohan, un mécanicien de Valence d’agen. C’est ainsi que notre jeune Valencien de 32 ans se retrouvait devant le tribunal pour faux en écriture.

Devant les juges il se défend : « Elle avait un petit choc. Je l’ai réparée, assurée, fait le contrôle technique, mais je n’ai pas fait la carte grise parce que je comptais la revendre ».

Il s’apprêtait donc à la céder en utilisant une pratique courante entre garagistes : une carte grise en blanc. Il s’agit de remplir un formulaire signé de l’ancien propriétai­re et ainsi faire une petite économie.

Sauf que ce papier a mis la puce à l’oreille de M. Laplace. Un papier écrit en bleu avec une signature en noir qui s’avérera ne pas être celle de Mme Massat.

Pour le ministère public, il apparait clairement que Yohan a falsifié le document : « on voit bien que la signature est étrangemen­t similaire au reste du texte (…) son fonds de commerce c’est tous ces actes frauduleux » explique la substitut du procureur avant d’énumérer les 10 mentions à son casier pour atteinte aux biens, escroqueri­e, recel, usage de faux : « On peut estimer que vous avez été un peu averti ».

Pour Pierrette cette affaire est plus qu’insupporta­ble, en plus de « s’être fait entuber par son garagiste, Yohan l’a menacée de mort si elle continuait ».

Néanmoins, rien ne permet d’affirmer que c’est Yohan qui a falsifié cette signature. C’est l’avis de son avocat : « C’est le garagiste qui a apposé cette signature en vendant une voiture parfaiteme­nt réparable, mais mise en épave. Yohan ne vole pas ces documents, on les lui donne (…) ce n’est pas l’auteur du préjudice direct, pour lui il s’agit d’une voiture régulière ».

Le tribunal n’aura pas été convaincu, il condamnera Yohan à 1 mois de détention sous surveillan­ce électroniq­ue ainsi que l’obligation d’indemniser la victime à hauteur de 800 €.

Depuis, Yohan a vendu l’opel et qui a même été revendue… voici une épave qui a fait pas mal de kilomètres.

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