Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Insultes et crachats pour les policiers
Il est 5 heures du matin quand deux hommes et une femme discutent au bas de la rue Delcassé. La femme revient de discothèque et s’apprêtait à rentrer chez elle. Soudain un homme surgit, visiblement agité ; il frappe un des hommes à coup de bâton, probablement un manche à balai.
Appelés, les policiers interviennent pour mettre fin à cette rixe et interpellent M. Karam qui, bien décidé à ne pas se laisser faire, déverse sur eux un flot d’insultes avec le florilège habituel dans ce genre de situation « Nique ta mère, je vais t’enculer, fils de pute… ». Il y’aura toutefois des menaces de mort : « je n’oublierai pas ta tête, Montauban ce n’est pas grand, je vous retrouverai et j’aurai ta peau ».
Au commissariat, mais aussi à l’hôpital où il sera transporté pour un examen médical, il leur crachera dessus à deux reprises.
Le prévenu était agressif et vraisemblablement alcoolisé. Devant le tribunal, M. Karam gardera le silence, une absence de prise de conscience et de regrets qui ne semble pas surprendre les policiers présents dans la salle. Leur présence est un moyen pour eux de contester cette banalisation de la violence à leur encontre : « ne sublimons pas ses attaques qui sont personnelles » met en garde Me Poujol, leur avocat.
Le jeune homme de 21 ans est coutumier du fait avec 4 condamnations pour rébellion, outrage, violence aggravée, destruction de bien… la tâche s’annonce difficile pour son avocate, Me Piazzon : « Il n’a pas grand chose à dire. C’est un homme en déficience intellectuelle et sociale qui est dans l’immédiateté. Il connaissait la victime qui lui devait de l’argent et ne l’avait pas remboursé. Le reste est inacceptable, mais M. Karam a des antécédents qui font que cela peut vite dégénérer ».
Elle souhaitera que soit prononcée une peine « dans une dynamique de réinsertion » puisque son client a trouvé du travail. Retrouver « les mauvais copains » en prison ne serait pas une bonne chose à ses yeux.
Le tribunal entendra le message mais ne pouvait pas oublier les faits. Le prévenu en sera quitte pour mois de prison, et évitera le mandat de dépôt qui l’aurait conduit directement à la prison de Beausoleil. Il devra aussi indemniser les trois policiers à hauteur de 500 € chacun.