Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Comme chien et chat
Cela fait partie de ces moments un peu plus léger et que l’on apprécie quand l’on a l’habitude d’assister aux audiences du Tribunal correctionnel. En l’occurrence, une querelle de voisinage entre deux papis qui a pris des allures de chamaillerie de cours d’école. Les débats étant pimentés par quelques incompréhensions de l’un des protagonistes mal entendant.
Francis et Sigismond, la soixantaine passée, ne se supportent pas. Ils ne savent même pas depuis quand date cette relation conflictuelle ni pourquoi elle a éclaté, peutêtre quand un cheval de Francis a abimé la clôture de Francis, il y a sept ou huit ans. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui la guerre est déclarée.
Autant dire que Sigismond ne manque pas d’intervenir quand il a vu Francis discuter avec son locataire. De suite une dispute éclate, Sigismond arrive en vociférant lui ordonnant de quitter le chemin dont il est propriétaire, mais qu’il loue à son voisin. Francis ne se laisse pas faire, il s’en va et revient avec un chevron de bois prêt à le frapper. Heureusement, le locataire raisonnera Francis qui rentrera chez lui : « C’est toujours pareil entre ces deux-là », expliquera-til aux enquêteurs.
Sigismond suivra Francis jusqu’à son domicile qui rentre puis ressort avec une fourche et une carabine à plomb sans pour autant être menaçant. Toutefois, cela suffira pour mettre un terme à cette altercation.
À la barre du tribunal, tout le monde monte sur ses grands chevaux « Il n’aime pas les animaux (…) ce monsieur a toujours vécu à Paris et il vient nous enquiquiner » grommelle Francis. « Qu’il cesse toutes ses dégradations, que ses animaux restent chez lui (…) il n’a pas mis une seule clôture, il utilise celles des autres » se justifie Sigismond. Des peccadilles, on est bien au niveau des cours d’école entre celui qui provoque et celui qui a la bêtise de répondre.
Le ministère public constate « Nous ne sommes pas au bout de nos peines. À votre âge, vous n’avez pas autre chose à faire que de vous comporter comme des gamins avec sagesse et modération. »
L’avocate de Francis rappellera que lorsque l’on donne un bail alors le locataire est chez lui et l’on ne peut pas arriver et demander de « dégager ». Elle soulignera aussi qu’aucun coup n’a été échangé.
Francis sera tout de même condamné à 1000 € d’amende avec sursis pour avoir menacé Sigismond avec un chevron de bois et l’interdiction de détention d’une arme. De toute façon la carabine à plomb lui avait été confisquée.
« Le tribunal vous renvoie à de la cordialité, cessons les enfantillages » conclue la présidente.