Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Saisira-t-il la perche tendue ?
Vendredi, Kevin ne s’était pas déplacé pour rien au tribunal où il comparaissait pour deux affaires qui étaient tout de même très liées. À l’époque des faits, ce néo-caussadais de 34 ans habitait Caylus, c’est là-bas que le 10 avril 2019 à 17 h 30 il a été contrôlé avec un défaut d’assurance et de carte grise au volant de sa voiture après voir bu et fumé du cannabis. Il sera noté un taux d’alcoolémie de 0,46 ml/l. et fera l’objet d’un retrait immédiat du permis de conduire.
Kevin venait de passer l’après-midi au lac avec des amis et il s’apprêter à rentrer chez lui à Caylus. Il s’en expliquera à la présidente : « Je n’avais par l’argent pour assurer ma voiture, pour la carte grise c’est la complexité administrative qui m’a fait y renoncer ».
Quelques jours plus tard, le 3 mai à 22 h 30, Kevin tombe à nouveau sur un contrôle de gendarmerie alors qu’il revient d’un match de foot à Caussade sauf que cette fois-ci il s’enfuit. Profitant que les militaires étaient occupées avec la voiture devant lui, il recule et fait demi-tour, ce qui ne manquera pas d’attirer l’attention des gendarmes qui tentent de l’arrêter. Malgré un pneu crevé, il continuera à rouler et parviendra à s’échapper.
Comme souvent chez les consommateurs de cannabis, le prévenu fait preuve de peu de motivation avec déjà 4 mentions à son casier pour de la consommation de stupéfiant au volant, délit de fuite, refus d’obtempérer et même des faits de violence qui l’ont amené en prison. Le juge d’application des peines notera un manque d’implication de sa part : « En matière d’effort de réinsertion, on fait mieux » commente la présidente.
Toutefois, les réquisitions de Mme la procureur restent mesurées « 9 mois de prison pour rester dans le quantum des peines aménageables ». Une forme de bienveillance à son égard alors qu’il a déjà été condamné à du sursis avec mise à l’épreuve.
Son avocat, Me Groc, tentera toutefois de remettre ces infractions dans un contexte un peu différent de ce qu’il est aujourd’hui : « À l’époque Kévin habitait à Caylus, une ville isolée. Il lui fallait une voiture pour se déplacer, pas de travail, séparé de ses enfants alors il a eu la faiblesse de boire, se laisser aller (…) aujourd’hui il travaille, vit désormais à Caussade et veut prétendre à une vie socialement plus acceptable. Il a un casier, mais ce n’est pas un voyou ».
Il sera condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire, obligation de soin pour ses addictions et de travailler. Son permis de conduire a été annulé et s’il le repasse alors il devra équiper son véhicule d’un Éthylotest anti démarrage. Enfin, il devra payer trois contraventions de 90 € chacune.
« Faites-vous violence, vous en êtes capable » lui conseille la présidente.