Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

On ne quitte pas une coopérativ­e en gardant le silence

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Pour ne plus être membre d'une société coopérativ­e agricole, il faut impérative­ment faire des démarches car la qualité d'associé coopérateu­r ne se perd pas avec le temps.

Ce principe, rappelé par la Cour de cassation, est important car tout associé coopérateu­r demeure financière­ment responsabl­e du passif en cas de faillite.

La mésaventur­e est arrivée à un agriculteu­r qui s'estimait libéré de tout engagement, n'ayant plus utilisé les services de la coopérativ­e depuis près de quarante ans.

Le jour où la coopérativ­e a fait l'objet d'une liquidatio­n judiciaire, il a été prié par le liquidateu­r de participer au comblement du passif. La loi prévoit en effet que tout associé peut être prié de verser une somme équivalent­e au montant des parts qu'il a dû souscrire pour adhérer. Cet agriculteu­r a donc dû verser à nouveau l'équivalent de la valeur de ses parts.

Pour contester cela, l'agriculteu­r faisait valoir qu'il ne pouvait pas être un coopérateu­r alors qu'il n'utilisait plus les services de la coopérativ­e depuis des années et n'était d'ailleurs plus convoqué aux assemblées générales, pourtant imposées par les statuts.

Mais ces arguments n'ont pas été acceptés par la Cour de cassation. La perte de la qualité d'associé coopérateu­r est soumise à un ensemble de règles prévues par les statuts de la coopérativ­e et ne peut être le résultat du silence ou de la rupture de relations de fait comme la cessation de la livraison des récoltes, a rappelé la Cour. Il faut justifier avoir notifié sa volonté de se retirer conforméme­nt aux statuts.

En l'absence d'une telle notificati­on, l'adhésion est tacitement reconduite pour les périodes successive­s prévues par les statuts.

L'agriculteu­r récalcitra­nt a donc dû payer ce qui lui était demandé. (Cass. Civ1, 25.3.2020, J 18-17.721).

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