Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Un trésor de la Lomagne, une panacée
Depuis des siècles on en vante ses mérites. Depuis des décennies, il est devenu le fleuron de la Lomagne.
Depuis des siècles on en vante ses mérites. Depuis des décennies, il est devenu le fleuron de la Lomagne dont il embaume les sillons et les maisons en cette fin de mois de juin. Petit retour sur son arrivée en Lomagne après la seconde guerre mondiale. C’est grâce à des producteurs acharnés à expérimenter de nouvelles cultures et la ténacité d’une femme visionaire de tempérament, Jeanne Duran qui en a développé le négoce que la culture de ce goûteux condiment s’est installée en Lomagne. Les terres argilo-calcaires de ce terroir sont particulièrement propices à sa culture. Les années de recherche ont permis aux cultivateurs de sélectionner les meilleures semences pour les meilleurs crus et les meilleurs labells. Beaucoup cultivent en ZRP (Zéro résidus de pesticides). Loïc Ducasse est certifié Global Gap attestant de ses bonnes pratiques agricoles. Pour l’an prochain il vise la certification HVE (Haute valeur environnementale). Qu’il soit Missidrome, Sabagold, Messidor, Jolimont ou autre l’ail de Lomagne fait la fierté de son territoire et sa renommée bien audelà. Semé fin d’automne début d’hiver l’heure est à la récolte avec une méthode traditionnelle et artisanale qui perdure. Tout d’abord il faut faire la révision annuelle de la machine à ramasser l’ail. Qu’elle soit machine à paqueter, ficeler ou équeuter, on en vérifie tous les rouages, rien ne doit être laissé au hasard pour éviter tout bourrage ou panne lors de la mise en route. Maintenant, c’est l’heure du ramassage. Démarrage quand la rosée s’estompe pour ne pas que l’ail soit collant. Le ramassage c’est aussi une fête, la joie de retrouvailles intergénérationnelles pour assurer cette corvée éphémère qui ne durera que quelques jours. Et il en faut du monde, un chauffeur de tracteur, les conducteurs de la machine, ceux qui trient et récupèrent les têtes d’ail que la machine n’a pas ramassé ...
Soit on arrache l’ail avec une machine qui lie des paquettes, bien ficelées comme chez Anglade, chez Magnau ou Sanchez à Beaumont, soit, comme chez Ducasse, Béquié, Dupont, Biasotto, Fioretto/thau la machine équeute et les têtes tombent dans des bigbags de 300 kg ou des padox qui sont ensuite placés dans des grands séchoirs ; une fois sec, l’ail est pelé et conditionné en sacs ou filets pour la vente.
En paquettes, l’ail est suspendu sur des barres dans des séchoirs à l’air libre, puis une fois sec il est pelé avec la queue. Il est alors utilisé pour confectionner de belles tresses ou des manoques, des paniers … destinés à la vente au détail.
Cette année la fête de l’ail n’aura pas lieu en raison des contraintes sanitaires. Rien ne vous empêche cependant de découvrir les qualités directement chez les producteurs et la saveur de l’ail lomagnol cuisiné en tourin ! un vrai délice.
En globalité les récoltes 2020 sont belles et l’ail savoureux. Alors n’hésitez pas, goûtez et appréciez, l’ail est consommable sans modération pour le bien de notre organisme.