Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

CE FUT LA DOUBLE PEINE

- P. Roussel

Accueillir, informer, conseiller... Les profession­nels ont dû gérer des situations complexes pendant la crise sanitaire. Face à la douleur des proches, les obsèques s’organisaie­nt dans des conditions difficiles. Les communes ayant manifesté de l’inquiétude; un arrêté a permis de faciliter le travail des pompes funèbres, rappelant que toutes mesures visant à interdire leur accès à des personnes décédées du Covid-19 étaient discrimina­ntes. Il a fallu confirmer que le choix du mode de sépulture souhaité par le défunt devait être respecté et que les opérateurs pouvaient accéder aux cimetières de manière fluide. Nous, nous sommes rendus aux «Pompes Funèbres Bely» à Castelsarr­asin. LPJ. En première ligne, les entreprise­s de pompes funèbres ont-elles chamboulé leurs pratiques ?

Carine Bely. Concernant les mesures sanitaires, nous sommes déjà soumis à des règles et pratiques très strictes. Dans le cadre de cette crise, nous avions des directives au fur et à mesure de l’évolution liée à la pandémie. Dès l’annonce de confinemen­t, nous, nous sommes adaptés tout de suite. A quel moment, les premières consignes étaientell­es communiqué­es ?

Immédiatem­ent et chaque jour je faisais parvenir les informatio­ns par mail à mes collaborat­eurs. Des directives qui émanaient de la préfecture car nous sommes soumis à habilitati­on préfectora­le avec un lien permanent dans le cadre des services funéraires. Des mesures forcément très encadrées...

Oui, bien entendu, avec la mise en place des gestes barrières, «comment s’occuper d’un cas Covid ou de suspicion», le protocole des enterremen­ts... Les profession­nels ont reçu des consignes Nous avons constaté une baisse importante du nombre de décès pendant la période de confinemen­t de gestion qui étaient appliquées sur l’ensemble du territoire. Dans un premier temps, elles étaient quotidienn­es, puis hebdomadai­res. Ensuite, avec le déconfinem­ent certaines contrainte­s ont été levées. Nous avons constaté une baisse importante du nombre de décès pendant la période de confinemen­t. Des hommages seront certaineme­nt organisés un peu plus tard Étiez-vous préparés à cette crise sanitaire ?

Nous sommes équipés en temps normal du matériel sanitaire nécessaire et n’avons pas été pénalisé en matière de pénurie. Concernant les masques, un peu d’inquiétude, mais la mairie avait pu nous dépanner au préalable. Puis, un colis expédié de Chine est arrivé avec du retard. Heureuseme­nt cela n’a pas eu de conséquenc­es. J’ai également acheté des masques lavables pour nos collaborat­eurs. L’hygiène fait partie intégrante de l’activité. A l’annonce du confinemen­t sous avons dû fermer les trois magasins de pompes funèbres et nos salariés ont bénéficié des mesures de chômage partiel mises en place par le gouverneme­nt. Le protocole sanitaire me permettait de recevoir uniquement deux personnes sur rendezvous, afin d’ organiser la célébratio­n, le masque étant obligatoir­e, ainsi que la distanciat­ion. Pour vous aussi, vos commandes de matériel de protection ont-elles été réquisitio­nnées ?

Nous pouvions être réquisitio­nnés par la préfecture en cas de besoin. Ce qui n’a pas été le cas. Mais, nous devions fournir chaque semaine l’état de nos stocks; masques, gants... Par exemple, dans le cas où d’autres pompes funèbres seraient venues à manquer de matériel de protection. Nous sommes par définition soumis à réquisitio­n. Avez-vous rencontré des difficulté­s pour l’achat des cercueils et les capitonnag­es ?

Nous n’avons pas rencontré de difficulté­s particuliè­res puisque nous avions un stock constitué. Le confinemen­t restera comme une période d’autant plus difficile concernant les familles endeuillée­s...

C’est certain et nous avons tout fait pour que l’accompagne­ment soit le moins douloureux possible. Les enterremen­ts étaient limités à vingt avions enlevé le chef de cérémonie, ramenant notre nombre à quatre, monsieur le curé et la famille. Un contexte particulie­r et vraiment difficile. Des petits-enfants qui ne pouvaient pas assister à l’enterremen­t de leurs grandspare­nts... Au crématoriu­m, les familles attendaien­t à l’extérieur devant les grilles... Des hommages seront certaineme­nt organisés un peu plus tard, mais ce n’est pas la même chose. A présent les cérémonies ne sont plus limitées à un nombre de personnes précises à condition de respecter les mesures sanitaires.

 ??  ?? Accueillir, informer, conseiller… Les profession­nels ont dû gérer des situations complexes pendant la crise sanitaire. Face à la douleur des proches, les obsèques s’organisaie­nt dans des conditions difficiles. rencontre avec les profession­nels.
Accueillir, informer, conseiller… Les profession­nels ont dû gérer des situations complexes pendant la crise sanitaire. Face à la douleur des proches, les obsèques s’organisaie­nt dans des conditions difficiles. rencontre avec les profession­nels.
 ??  ?? Carine Bely, au centre, s’entretient avec des collaborat­eurs.
Carine Bely, au centre, s’entretient avec des collaborat­eurs.
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Pendant le confinemen­t les accès aux cimetières était limité.

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