Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Faut-il s’inquiéter de la hausse du taux de reproduction ?
Dans le dernier point diffusé par Santé publique France le 19 juin, ’Occitanie et trois régions métropolitaines ont un R effectif supérieur à 1.
C’est en Guyane que la situation est la plus préoccupante, avec un taux de 2,59 (contre 0,94 la semaine précédente). Le virus circule activement dans ce territoire d’outre-mer situé en Amérique du Sud, en particulier le long du littoral et dans l’ensemble des villes du territoire, indique la Direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué. Des mesures sanitaires ont été prises, et le second tour des élections municipales est reporté.
Dans l’hexagone, trois régions ont vu leur RO augmenter et passer au-dessus de 1 : la Normandie (1,14), l’occitanie (1,51) et Auvergne Rhône-alpes (1,02). Nous sommes donc la région métropolitaine où le virus circule le plus.
Si la valeur « R » est supérieure à 1, cela signifie théoriquement qu’un nombre donné de personnes malades contamine un nombre supérieur de personnes saines (avec un R égal à 2, 10 personnes en infectent 20, qui en infecteront à leur tour 40, etc.). À l’inverse, un R inférieur à 1 traduit le fait qu’un groupe de personnes infectées contamine un nombre inférieur d’individus (qui eux-mêmes infectent un nombre inférieur de personnes, etc.)
Toutefois, L’ARS d’occitanie a confirmé que l’augmentation du R correspondait à une situation bien identifiée, dans un foyer épidémique connu, où tous les cas font partie d’une même chaîne de transmission. Autrement dit, il y a ce "cluster", mais rien autour de ce cluster et la hausse du nombre de dépistages y engendre une détection accrue des personnes sans symptômes. Il n’essaime pas hors de la zone considérée, et il n’y a donc pas de reprise de l’épidémie dans la région.
En l’occurrence, il s’agit de cas signalés chez des travailleurs saisonniers dans le Gard. Les mesures d’isolement habituelles ont été mises en oeuvre pour les personnes dont le test est positif. Cette situation est contrôlée, mais les résultats de ces actions de dépistage confirment que le virus circule encore et que la vigilance reste toujours la règle pour tous, partout en Occitanie.
Dans l’ensemble, les autorités se veulent rassurantes. Au niveau national, le taux de reproduction du virus est de 0,96 sur la période du 6 au 12 juin, selon Santé publique France. "L’indicateur est donc inférieur à 1, ce qui signifie qu’une personne infectée en contamine en moyenne moins d’une autre et que par conséquent l’épidémie est en régression en France", souligne l’institution. En outre, ce chiffre "évolue faiblement depuis le 1er juin (sa valeur était alors estimée à 0,88)".
Il faut tout de même rester vigilant. Compte tenu de la situation dans l’hémisphère Sud (notamment en Amérique latine), le Conseil scientifique juge possible une nouvelle épidémie en France, à l’automne. Elle pourrait même être plus forte que la première.